Le fils aîné du président Boni Yayi, Nasser, est, depuis le dernier conseil des ministres, nommé au Conseil présidentiel d’investissements. En se comportant ainsi, le Chef de l’Etat vient de montrer une autre facette de sa personne. Celle d’un président qui, comme Wade et bien d’autres, installe une aristocratie à la tête des pays.
Le fait n’est pas pour autant nouveau en Afrique, ni au Bénin. On se rappelle que lors du quinquennat 1991-1996, le président Soglo a nommé son fils Lehady comme chargé de mission. Ce dernier s’ajoutait à son beau-frère Désiré Vieyra, ministre de la défense. Aujourd’hui, c’est le même jeu de rôle sauf que les acteurs ont changé. Cette fois-ci, le beau-frère s’appelle Marcel de Souza, ministre du plan. Le fils est Nasser Yayi. De lui, on ne sait pas grand-chose. On sait qu’il officie depuis bien longtemps à la Marina, qu’il est titulaire d’un PhD en économie de l’environnement et enseignerait dans une université américaine. Si on s’en tient à cela, il a les capacités intellectuelles de diriger mais s’il ne compte pas d’expérience professionnelle par ici. Mais là où le bât blesse, c’est qu’il a été nommé à un moment où le Chef de l’Etat a beaucoup plus besoin d’actions de rigueur que de nominations familiales. Cette nomination intervient le jour même où des malfrats emportaient près de 700 millions de l’Etat et quelques jours après le vote d’une loi qui intervient dans le droit de grève aux douaniers. Le temps ne milite donc pas en faveur de cette décision qui donne l’impression que Boni Yayi est dans une logique, celle de détruire les fondements de notre démocratie et d’installer un pouvoir éternel. Selon les réflexions de plusieurs observateurs, ces indices sont assez suffisants pour s’inquiéter et craindre que Yayi ne s’éternise au pouvoir. Selon ces observateurs, Bon Yayi est fortement inspiré par Abdoulaye Wade qu’il à l’habitude de citer et qui multiplie des frasques dans son pays. La dernière, lors de son intervention face aux douaniers retraités. Ce qui, selon plusieurs observateurs est vrai. C’est lui qui a nommé son fils comme son ministre et qui s’efforcent de gagner un troisième mandat. Le Chef de l’Etat semble être inspiré par Wade. Il y a donc de quoi s’inquiéter par rapport à la révision de la Constitution engagée par le président Boni Yayi. On doit craindre que cette révision permette à Yayi de revenir une troisième fois au pouvoir dans une confusion constitutionnelle comme Wade est en train de l’introduire au Sénégal.
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