En panne d’activité politique depuis le début du second mandat, quelques membres de la majorité présidentielle ont initié une curieuse caravane de soutien à Boni Yayi à travers la ville. Partout, les caravaniers ont scandé «Boni Yayi dix ans». Lundi matin peu ordinaire hier à Cotonou. En fin d’après midi, alors que les cotonois revenaient, pour la plupart, du travail, ils ont été perturbés sur les voies par une caravane de voiture bien curieuse. Une dizaine de véhicules dont des 4*4 noirs et un pick up transportant des fanfaristes, ont sillonné plusieurs rues de Cotonou. Les occupants de ses véhicules, tous vêtus de Tee shirt, casquettes, se sont mis débout sur les portières des véhicules, scandant tous « Boni Yayi, dix ans ». Dans la posture du président, l’artiste Serge Yéou imitateur attitré du président Boni Yayi. C’est d’ailleurs le seul parmi la foule des autres anonymes que les passants ont pu reconnaître. Les véhicules étaient aussi estampillés de la même chose : « Boni Yayi, dix ans ». Une véritable ambiance de campagne, plus de sept mois après l’élection présidentielle. Selon des recoupements, cette caravane serait initiée par des jeunes de la majorité présidentielle pour fêter la victoire de Boni Yayi. Ils auraient reçu le soutien de quelques caciques du pouvoir. La caravane qui a quitté certainement le centre s’est ébranlée vers le stade de l’amitié de Kouhounou sous le regard curieux et dédaigneux des passants. Est-ce un mouvement isolé ou le débat d’une nouvelle campagne ? Pourquoi parler encore de Yayi Boni dix ans alors que ce dernier a déjà gagné les élections et qu’il ne peut plus se présenter à une autre élection ? Telles sont quelques unes des questions que se sont posées les béninois en voyant cette caravane passer. Une telle caravane au lendemain d’une importante décision rendue par la Cour constitutionnelle sur la loi portant conditions de recours au referendum peut donner libre court à toutes les interprétations possibles. Que mijote encore le camp présidentiel ? Peut-on être tenté de demander.