Présidence de la Commission de la Cedeao : Le Bénin en passe de prendre le poste

La diplomatie béninoise est en passe de réaliser un gros coup. Selon des informations concordantes émanant des milieux diplomatiques, le Bénin est bien positionné pour obtenir le poste de président de la Commission Cedeao occupé jusque- là par James Victor Gbehoh. Et selon les indiscrétions, c’est l’ancien ministre des affaires étrangères Jean-Marie Ehouzou qui est pressenti pour le poste.

Les Chefs de l’Etat et de gouvernement da la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) se réunissent ce jour à Abuja au Nigéria au siège de l’institution (cf communiqué de presse). Parmi les points inscrits à l’ordre jour, il y a l’élection d’un nouveau président de la commission pour l’organisation. Celui-ci devrait remplacer le Ghanéen James Victor Gbéhoh qui assume depuis quelque un an et demi l’intérim du mandat de Mohamed Ibn Chambas nommé au secrétariat exécutif des pays Afrique, Caraïbes Pacifiques-Union Européenne (Acp-Ue) dont le siège est à Bruxelles. Et comme il est de coutume dans ces organisations internationales, l’élection de cadres à la présidence de la commission ou à d’autres postes stratégiques est souvent précédée d’une rude compétition entre les Etats qui veulent positionner un de leurs. Chacun y va de sa méthode, de son influence diplomatique et de ses relations pour amener les autres à soutenir son candidat. Cette année, le Bénin a aussi décidé de faire la promotion d’un de ses fils en la personne de Jean-Marie Ehouzou. Ce brillant diplomate, ancien ministre des affaires étrangères a d’abord été ambassadeur de notre pays près l’Ethiopie, siège de l’Union Africaine avant de diriger la représentation du Bénin auprès de l’Organisation des Nations Unies. C’est donc sur ce diplomate rompu aux us et coutumes des institutions internationales qui a dirigé avec brio notre diplomatie que le Bénin a porté son choix. Il est réputé pour ses grandes qualités de négociateur, son franc parler et sa connaissance des relations internationales, il excelle dans les tractations de coulisses souvent fréquentes pour ces genres d’institution. S’il arrivait à obtenir ce poste, parmi les plus enviés dans les milieux diplomatiques de la sous région, il serait le premier béninois à occuper un poste aussi important dans l’organigramme de la communauté. On se rappelle qu’avant lui, Me Robert Dossou et le Professeur Albert Tévoédjrè avaient tous échoué dans leurs tentatives. Le premier sous le Président Soglo et le second avec le Général Mathieu Kérékou.

Cette fois-ci, le candidat du Bénin a, semble-t-il, plus de chances que ses challengers burkinabè et sénégalais. En effet, pour éviter l’accumulation des frustrations de pays qui n’arrivent toujours pas à positionner un de leurs cadres à ces postes, il serait retenu le principe de choix des pays par ordre alphabétique. Le Bénin est donc le premier dans cet ordre. Mieux, il bénéficie d’un autre atout très important. Le Bénin n’a pas un seul de ses cadres dans les autres institutions affiliées à la Cedeao. Le seul, Christian Adovèlandé qui était Président de la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (Bidc) a abandonné ce poste au profit de la Présidence de la Banque ouest africaine de développement(Boad), poste dévolu au Bénin selon un accord non écrit au début de la création de l’Uemoa (l’union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest qui regroupe , comme chacun le sait, les pays francophones d’Afrique de l’Ouest. Le Bénin peut aussi se targuer d’être un des rares pays à jour de ses cotisations. Autant d’atouts qui confortent la position du Bénin et de son candidat qui ne manque pas aussi d’atouts. D’ailleurs, selon les confidences, le chef de l’Etat s’est personnellement investi dans cette campagne dépêchant des émissaires auprès de ses homologues, pour plaider la cause de son poulain. Cette troisième fois sera-t-elle la bonne ? Rendez- vous ce jour à Abuja.

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