Assemblée nationale : plus de 1000 travailleurs en sit-in

Les centrales syndicales ont manifesté leur mécontentement contre le pouvoir à l’Assemblée nationale hier. L’esplanade du palais des gouverneurs était prise d’assaut par les militants des confédérations syndicales dès huit heures hier à Porto-Novo. Déjà à neuf heures, les militants formaient une grande foule. Puis de tous les coins débouchaient encore d’autres militants. Au cœur de la foule tonnait un tam-tam aux échos portés par un haut-parleur. Tambour et gong battant, les militants reprenaient en chœur des chansons dénonciatrices du pouvoir. Ils scandaient à tue-tête des slogans hostiles au gouvernement pour deux décisions dont l’une est relative à la suspension des primes et indemnités dans les sociétés et offices d’Etat ; L’autre reste le projet de loi portant exercice du droit de grève en république du Bénin.

La grève générale démarre mardi prochain

A l’issu du géant sit-in exécuté hier par les centrales syndicales à l’Assemblée nationale à Porto-Novo, il a été pris une motion de grève. Cette motion exige la renonciation par le gouvernement de sa décision de suspension des primes et indemnités dans les sociétés d’Etat. Aussi rejette-t-elle la modification unilatérale de la loi sur l’exercice de droit de grève au Bénin.

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MOTION DE GREVE

Les Confédérations, Centrales et Organisations Syndicales soussignées, après un examen minutieux, dans chacune de leurs bases respectives, du contenu de la lettre n°769/SG/PR/SP-C du 31 Octobre 2011 du Gouvernement demandant la suspension des primes et indemnités allouées aux salariés des Sociétés et Offices d’Etat.

 Considérant la fracture sociale consécutive à la lettre n°769/SG/PR/SP-C du 31 Octobre 2011 du Gouvernement demandant la suspension des primes et indemnités allouées aux salariés des Sociétés et Offices d’Etat ;

 Considérant les dispositions du Code du Travail, notamment celles de l’article 207 relatives au salaire qui signifie « quels qu’en soient la dénomination et le mode de calcul, le traitement de base ou minimum et tous autres avantages payés directement ou indirectement en espèces ou en nature, par l’employeur au travailleur en raison de l’emploi de ce dernier et fixés soit par accord, soit par des dispositions règlementaires ou conventionnelles ».

 Considérant qu’en conséquence, cette décision de suspension des primes et indemnités dénote d’une méconnaissance du statut des Sociétés et Offices d’Etat et est une violation flagrante du Code du Travail dont relève la gestion des personnels desdits Offices et Sociétés d’Etat;

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 Considérant par ailleurs que cette suspension unilatérale des accessoires de salaire dans les Sociétés et Offices d’Etat intervient en contradiction des clauses de la Convention Collective Générale du Travail, des Conventions Collectives et Accords d’Etablissement Sectoriels négociés de plein droit dans lesdits Sociétés et Offices ;

 Considérant le caractère antisocial de la suspension des accessoires de salaire dans les Sociétés et Offices d’Etat, pour autant qu’elle vise avant tout, la baisse drastique des revenus des travailleurs et la réduction de leur pouvoir d’achat ;

 Considérant que la décision a été prise sans aucune concertation avec les partenaires sociaux.

 Considérant que la décision de suspension des primes et indemnités allouées aux salariés des Sociétés et Offices d’Etat est une mesure antiéconomique parce que d’une part, elle entraine une large suppression des impôts salariaux, toute chose minorant les recettes de l’Etat et d’autre part, une réduction des cotisations sociales à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale pouvant compromettre l’équilibre financier de ladite caisse ;

 Considérant que la perception par certains Directeurs Généraux de Sociétés et Offices d’Etat des accessoires de salaire présumés mirobolants et constituant le prétexte sur lequel se fonde le Gouvernement, ne peut être imputable aux salariés qui bénéficient eux, d’accessoires prévus dans les textes qui les régissent et négociés d’accord parties de la gouvernance dans lesdites Sociétés ; les travailleurs ne sauraient en faire les frais ;

 Considérant particulièrement que l’existence de primes et indemnités dans les Sociétés et Offices d’Etat ne saurait constituer nullement une hérésie, encore moins une exagération, au regard du régime indemnitaire applicable aux personnels civils et militaires en service à la Présidence de la République et dans ses Services rattachés fixés par le Chef de l’Etat par décret n° 2007-392 du 20 Août 2007 ;

 Considérant la décision unilatérale de modification de la loi N°2001-09 du 21 Juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin par la transmission à l’Assemblée Nationale d’un projet de loi muée habilement en proposition de loi portant exercice du droit de grève en République du Bénin ;

– S’opposent énergiquement à toute ponction illégale sur la rémunération des salariés des Sociétés et Offices d’Etat ;

– Déclarent la décision de suspension illégale et arbitraire ;

– Exigent la renonciation pure et simple par le Gouvernement à la suspension des primes et indemnités des salariés des Sociétés et Offices d’Etat ;

– Rejettent la modification unilatérale de la loi N° N°2001-09 du 21 Juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin par la proposition d’une nouvelle loi et demande l’annulation immédiate et sans conditions de cette nouvelle proposition de loi ;

– Décident en conséquence d’observer au niveau de toutes les sociétés d’Etat et offices concernés par la décision de suspension des primes, une grève d’avertissement de 48 heures pour compter du mardi 15 Novembre 2011 à 00 heure au Jeudi 16 Novembre 2011 à minuit, au cas où le Gouvernement persisterait dans sa décision scélérate et antisociale.

 

Pour les Confédérations et Centrales Syndicales,

Les Secrétaires Généraux :

CSTB CSA-BENIN

Gaston K. AZOUA Dieudonné LOKOSSOU

Secrétaire Général Secrétaire Général

CGTB COSI-BENIN

Pascal TODJINOU Georges KAKAÏ GLELE

Secrétaire Général Secrétaire Général

UNSTB CSPIB

Emmanuel ZOUNON Christophe DOVONON

Secrétaire Général

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