Les vérités de Benoît XVI à l’Afrique

Magnifique. Le discours que prononça Benoît XVI, le 19 novembre à la Présidence de la République à Cotonou, restera comme l’un des plus marquants jamais prononcé par un Pape sur le continent africain. Pas d’analyse du texte de ce discours. Redécouvrons-le à travers quelques unes des vérités de Benoît XVI à l’Afrique.

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Première vérité. Le Pape dit avoir uni au mot Afrique celui d’espérance. Il affirme à cet égard : « Lorsque je dis que l’Afrique est le continent de l’espérance, je ne fais pas de la rhétorique facile, mais j’exprime tout simplement une conviction personnelle, qui est également celle de l’Eglise »

 

Deuxième vérité. Le Pape fustige les visions réductrices et irrespectueuses qui aboutissent à une chosification de l’Afrique et de ses habitants. C’est ce qui arrive « quand on prend le ton sentencieux du moralisateur ou de l’expert, qui impose ses conclusions et propose, en fin de compte, peu de solutions adaptées. » C’est ce qui arrive « quand on analyse les réalités africaines à la manière de d’ethnologue curieux ou comme celui qui ne voit en l’Afrique qu’un énorme réservoir énergétique, minéral, agricole et humain facilement exploitable pour des intérêts peu nobles ».

Troisième vérité. Le Pape fait suite aux aspirations des peuples africains. Du reste, de nombreux conflits ont été engendrés sur le continent à cause de l’aveuglement de ceux qui ont fait fi de la dignité des personnes ou de celle de la nature. Car, a dit le Pape : « La personne humaine aspire à la liberté ; elle veut vivre dignement ; elle veut de bonnes écoles et de la nourriture pour les enfants, des hôpitaux dignes pour soigner les malades ; elle veut être respectée ; elle revendique une gouvernance limpide qui ne confond pas l’intérêt privé avec l’intérêt général ; et plus que tout, elle veut la paix et la justice». Et le Pape d’égrener les maux qui minent le continent : « En ce moment, il y a trop de scandales et d’injustices, trop de corruption et d’avidité, trop de mépris et de mensonges, trop de violence qui conduisent à la misère et à la mort. » Et d’insister sur le fait que : « Chaque peuple veut comprendre les choix politiques et économiques qui sont faits en son nom. Il saisit la manipulation, et sa revanche est parfois violente. Aucun régime politique humain n’est idéal, aucun choix économique n’est neutre. Mais ils doivent servir le bien commun. »

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Quatrième vérité. C’est un vibrant appel à la responsabilité que lance le Pape aux dirigeants africains : « Ne privez pas vos peuples de l’espérance. Ne les amputez pas de leur avenir en mutilant leur présent ! Ayez une approche éthique courageuse de vos responsabilités et, si vous êtes croyants, priez Dieu de vous accordez la sagesse. »

Cinquième vérité. L’Eglise dit le Pape: « N’apporte aucune solution technique et n’impose aucune solution politique. Elle répète : n’ayez pas peur ! L’humanité n’est pas seule face aux défis du monde. Dieu est présent. »

Sixième vérité. Elle porte sur le dialogue interreligieux : « Toute personne de bon sens, dit le Pape, comprend qu’il faut toujours promouvoir la coopération sereine et respectueuse des diversités culturelles et religieuses. Le vrai dialogue interreligieux rejette la vérité humainement égocentrique, car la seule et unique vérité est en Dieu. Dieu est vérité. » S’appuyant sur Mathieu, le Pape martèle : « Je ne peux connaître l’autre que si je me connais moi-même. Je ne peux l’aimer, que si je m’aime moi-même » Et d’ajouter : « La connaissance, l’approfondissement et la pratique de sa propre religion sont essentiels au vrai dialogue religieux » (…) « Le dialogue interreligieux mal compris conduit à la confusion et au syncrétisme ». Car, précisera-t-il, « Dialoguer est une manière supplémentaire d’aimer Diu et le prochain. » D’où la nécessité, pour le Pape, de promouvoir, avec les jeunes, une pédagogie du dialogue pour découvrir « que la conscience de chacun est un sanctuaire à respecter et que la dimension spirituelle construit la fraternité. »

Septième vérité. Avec l’image de la main. Celle-ci, dit le Pape, est composée de cinq doigts différents. Mais chacun d’eux est essentiel et leur unité forme la main ». Le Pape peut ainsi conclure son propos : « La haine est un échec, l’indifférence une impasse et le dialogue une ouverture ».

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