A propos de l’interdiction par la haac du journal « le béninois libéré » : l’arbitraire autocratique en œuvre

Pour avoir écrit, à propos des chefs d’Etat de la Côte-d’Ivoire, du Niger, du Burkina-Faso, du Togo venus chez leur homologue du Bénin, Boni YAYI « ressusciter » le Conseil de l’Entente, qu’ils sont mal élus et mafieux, le journal « Le Béninois Libéré » s’est vu interdit par l’instance de régulation de la presse Haute Autorité de l’Audio-visuel et de la Communication (HAAC) et ses responsables interdits d’exercice de la profession. La HAAC se substitue à la Justice pour prononcer l’interdiction d’un organe de presse pour son opinion. Or, aucun texte ne l’autorise à le faire. Chargée de la régulation, la HAAC ne peut prononcer que des sanctions limitées et s’en remettre à la Justice dans les autres cas.

Pire ici, personne n’a déposé de plainte pour diffamation ou insulte, ni le Chef de l’Etat, ni le Ministre des Affaires Etrangères qui sont garants des relations entre notre pays et les autres. La HAAC se substitue au gouvernement pour agir contre la liberté d’opinion, la liberté de presse ! ! !

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Tout cela est inadmissible, inacceptable. Le PCB proteste et exige que « Le Béninois Libéré » ainsi que ses responsables soient rétablis dans leurs droits. Qui condamne le Ministre de la Justice, Marie-Elise GBEDO lorsqu’elle diffame tout le corps des juges et magistrats et les traite tous de corrompus en occultant qu’elle-même, en tant qu’avocate, participe bien de la corruption de l’appareil judiciaire ? ! La HAAC peut se taire sur la diffusion de cette opinion de la ministre sur les magistrats comme elle s’est tue sur la diffamation de Boni YAYI sur les douaniers.

Tout ceci indique une seule chose : l’arbitraire autocratique dont la HAAC est devenue un instrument. Souvenez-vous !

1.- Pendant les campagnes des dernières élections présidentielles, la HAAC a interdit aux candidats opposés à Boni YAYI, toute allusion aux scandales politiques et financiers qui jalonnent son premier mandat. Ni les affiches, ni la presse ne doivent porter, ni relayer les évocations des affaires ICC-Services, DANGNIVO, CEN-SAD, Machines Agricoles, Escorte des véhicules d’occasion, etc. Et pendant ce temps, la presse pouvait relayer les justifications mensongères de Boni YAYI relatives à ces sujets. Si, pendant une campagne électorale, on ne peut critiquer la pratique politique d’un candidat, alors à quoi sert une campagne ? La critique des programmes présentés seule ne suffit pas, elle doit être confrontée à la pratique politique si ce n’est la pratique sociale connue du candidat ! ! ! Quitte aux tribunaux de juger les plaintes éventuelles. Autrement, il n’y a pas démocratie, il n’y a pas respect de la liberté d’information du peuple, ni le respect de sa souveraineté. On n’est plus en république mais, en un régime d’exception.

2.- Alors que sur la base d’une LEPI truquée, de tripatouillages juridiques de la Cour Constitutionnelle et de dysfonctionnements manifestes, la CENA a légalisé le hold-up électoral de Boni YAYI, la HAAC interdit toute contestation publique des résultats proclamés et menace de sanctions les organes de presse et les journalistes qui relaieraient ces protestations contre le hold-up. La HAAC n’est donc plus l’organe de protection de la liberté de presse mais, plutôt l’organe de protection du pouvoir en place contre les actes d’accusation du citoyen.

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Ainsi depuis longtemps, l’équilibre et la pluralité de l’information ne font pas le souci de la HAAC. Que les révolutionnaires soient interdits d’antenne, que l’ORTB refuse même de publier des communiqués payants du P C B ou de la C S T B, ce n’est point la préoccupation de Mrs NATTA, OGOUNCHI, BOSSOU ou par ailleurs de l’ancien membre de la HAAC et ancien président de l’ODEM Agapit MAFORIKAN. Leur souci, conforme à leur mission, c’est la préservation de l’ordre existant, de l’ordre actuel, le pouvoir autocratique de Boni YAYI. La HAAC est devenue l’instrument et la voix de son maître. La liberté est dans les fers.

Les travailleurs, la jeunesse et les démocrates doivent continuer leur combat contre toutes les atteintes aux libertés et à la dignité du peuple en vue d’une véritable démocratie, en vue d’un autre ordre : une République Démocratique, Indépendante et Moderne.

Cotonou, le 13 décembre 2011
Le Parti Communiste du Bénin

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