Il n’y a pas deux sans trois, estiment plusieurs professeurs contractuels et aspirants au brevet d’aptitude à la profession d’enseignant du secondaire (Bapes). A nouveau attendus pour suivre le deuxième module de leur formation depuis environ 72 heures, plusieurs stagiaires traînent les pas à regagner leur centre de formation. Cette réticence trouve son origine dans les ratés de l’organisation précédente où des enseignants ont été proprement tabassés par des forces de l’ordre. Pour la deuxième fois consécutive, le ministère des enseignements secondaire, technique et professionnel organise à l’intention des professeurs contractuels, un stage de préparation des diplômes professionnels dans les centres de Parakou pour le Capes et de Porto-Novo pour les aspirants au Bapes. Appelés depuis le 18 décembre dernier, les différents centres de la ville capitale ne retrouvent pas encore leur effectif habituel. Sont encore attendus les stagiaires en provenance de l’intérieur du territoire. Ces derniers redoutent de vivre à nouveau «le cauchemar» de la première session organisée, il y a de cela quelques mois. En effet, pendant un mois, ils avaient passé des nuits à la belle étoile, ou quêter à l’étroit auprès de quelques parents ou autres généreux bienfaiteurs. L’on raconte d’ailleurs que certains d’entre eux, faute de moyens financiers n’ont pu régler des additions des cafétérias ou gargoteries et autres dettes contractées auprès de restauratrices. Très endettés, et dans l’incapacité de payer leurs dûs, plusieurs professeurs ont préféré filer à l’anglaise. Avec à leur passif toutes les malédictions proférées par leurs créanciers. De même, les stagiaires ont encore en souvenir, les réprimandes subies de la part des forces de l’ordre, pour avoir organisé des manifestations de rue afin d’exiger de meilleures conditions de formation. C’est donc la mort dans l’âme que les professeurs en formation avaient regagné leur poste. Et des inquiétudes continuent de planer dans les esprits alors qu’ils sont, à nouveau, appelés à ce qui apparait à leurs yeux comme la réédition d’un calvaire.