Blocage de l’actualisation de la Lépi : l’icône du système électoral à nouveau au placard

Lors de sa visite en France, en novembre dernier, le président de la république a reçu l’adhésion du secrétaire général de la francophonie Abdou Diouf quant à l’audit et au toilettage de la Liste électorale permanente informatisée (Lepi). Mais depuis lors, les autorités politiques observent un incompréhensible silence qui suscite plusieurs interrogations au sein de l’opinion publique.

Le mutisme des autorités politiques du pays quant à la relecture de la liste électorale permanente informatisée inquiète bien des citoyens béninois. L’on se souvient que cet instrument a été le principal point de discorde lors de la crise préélectorale des dernières élections présidentielles et législatives. En effet, lors de ces élections, la réalisation de la liste électorale permanente informatisée a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Au point où, le dialogue et l’atmosphère politique en ont pris des coups. Et le spectre d’une guerre civile avait plané et de multiples griefs étaient portés contre l’outil Lepi. Des contestations venaient de toutes parts. Des langues s’étaient déliées pour dénoncer la «mafia» qui aurait entouré la conduite du processus de sa réalisation. Cette situation a été la cause de plusieurs reports des élections présidentielles et a failli plonger le système politique du pays dans un vide juridique. Il a donc fallu une forte médiation des forces vives de la nation: les confessions religieuses et quelques leaders politiques pour calmer des ardeurs. Heureusement le pire a pu être été ainsi évité. Et les adversaires politiques du candidat favoris ont dû courber l’échine avec, l’espoir qu’un toilettage de cet important outil électoral, suivrait. Ce qui a d’ailleurs été confirmé par certaines déclarations du chef de l’Etat. Et l’imminence d’une évaluation conduite par des experts de la francophonie avait d’ailleurs été annoncée. Mais, il apparait aujourd’hui que cette promesse prend l’allure d’une illusion. L’on s’interroge pour savoir pourquoi, à ce jour, des précisions sur le planning du processus de cette évaluation se font attendre. Pendant combien de temps encore, se demande-t-on. Bien au contraire, à ce jour, les citoyens qui n’avaient pas été enrôlés sont toujours demeurés des laissés-pour-compte, malgré les récentes sorties de l’opposition pour remettre sur tapis l’actualisation des données biométriques.

Coup de gueule de l’opposition

Dans la correspondance qu’ils ont adressée au Pape Benoit XVI lors de sa visite au Bénin en novembre dernier, les ténors de l’opposition ont fustigé la réticence des dirigeants à reprendre en main la gestion transparente de cet important outil. De plus, ils n’ont pas manqué d’évoquer la question au cours de leur dernière rencontre avec le chef de l’Etat.

D’un autre coté, tous les Béninois s’accordent à reconnaitre la nécessité de retoucher le contenu de ce dispositif avant les élections communales de 2013. Il est donc clair que le président Boni Yayi et les responsables des autres institutions de l’Etat devront y attacher du prix. Et rassurer les uns et les autres que ce silence plat observé ne cache pas d’éventuelles velléités politiques. Au quel cas, les prochaines échéances électorales risqueraient d’être beaucoup plus tendues. Ce qui risquerait de fragiliser la sauvegarde de la paix et de la démocratie chèrement acquises.

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