Le nouvel album, «Zantantan», de l’artiste béninois Janvier Dénagan Honfo, suscite certaines interrogations dont celles relatives à l’organisation d’un concert de l’artiste au Bénin, le long silence d’avant la sortie de cet opus et la langue choisie. Des questions auxquelles répond l’artiste à travers cette interview par messagerie électronique. 2004-2011. Sept ans entre deux sorties discographiques. Quelles sont les raisons de ce long silence?
Oui, le temps paraît relativement long, mais il convient de souligner que la réalisation de ce dernier album «Zantantan» a été un peu délicate compte tenu de l’harmonie qu’il fallait obtenir entre les rythmes, les messages et les paroles. Il faut l´avoir vécu pour mieux comprendre. Et vous savez mieux que moi, les mélomanes méritent des œuvres de grande qualité, ce qu’ils exigent de plus en plus chez les artistes. Donc, il fallait que j’approfondisse mes réflexions et que je laisse l´inspiration couler de source pour mieux servir le public béninois et tous ceux qui apprécient mes œuvres. Comme quoi, le souci de bien faire peut toujours faire retarder si c’est le cas de «Zantantan».
«Zantantan», un album chanté en langue Gun dans son entièreté. Est-ce à dire que vos messages ne sont-ils adressés qu’aux Béninois ou à ceux qui comprennent votre langue maternelle?
Personne n´est exclu de mon public. J´ignore si je suis Gun même si je parle mieux le Gun que n’importe quelle autre langue. Et puis, la vocation d’artiste n’est pas compatible avec l’indifférence ou l’exclusion. Ceux qui maîtrisent le code linguistique qui sert de support à la transmission de mes messages sont très heureux et fiers. Mais les autres ne le sont pas moins ! Alors, ils ont l’occasion de se hisser au diapason des premiers ou à tout le moins faire jouir leur esprit ou être en écoutant les mélodies vocales ou en dansant au son des tambours. Les rythmes de l´album «Zantantan» renferment presque toutes les cadences de l’univers des rythmes béninois. Et tout Béninois qui connaît la musique de sa localité peut aisément mouvoir son corps en suivant les cadences qui tracent ses racines musicales. Autrement dit, tous ceux qui écouteront cet album -même s’ils ne connaissent pas grand chose au texte- se retrouveront dans un univers qui leur est familier et se sentiront stimulés dans la prise d´équilibre avec son être intérieur. Vous savez, la musique demeurera universelle ; aux Etats-Unis comme en Europe, mes chansons sont traduites en Anglais, en Allemand et en Français ; bientôt, elles seront disponibles sur Internet www.djhonfo.com et donc accessibles à tous, y compris mes compatriotes Béninois. Je dois préciser que sur mes albums précédents, il y a des titres en Dendi, en Fon, en Mina, en Français, en anglais et en allemands. Et j’envisage prochainement d’en offrir encore dans d’autres langues béninoises voire africaines. C’est tout cela qui fait notre richesse, puisque c’est notre patrimoine.
A quand un concert au Bénin pour le public béninois qui, certainement, est impatient de vous retrouver sur scène et de vivre en live vos prestations?
Oui, c’est normal. Des concerts live au Bénin et pour les Béninois sont déjà en préparation. Je leur reviens donc bientôt. En attendant, le public peut déguster «Zantantan» pour entrer dans la nouvelle année avec beaucoup de joie et de bonheur.