Bruno Amoussou contribue à la compréhension de la période révolutionnaire

Après Paris, Cotonou. Après avoir été lancé à Paris le 14 janvier dernier, le deuxième volume des mémoires de Bruno Amoussou, acteur majeur de la vie politique et économique béninoise, intitulé «La Banque, La Politique et Moi» a été officiellement lancé ici au Bénin ce samedi 21 janvier au Palais des congrès.

C’est en présence d’une flopée de personnalités que Bruno Amoussou, président de l’Union fait la Nation(Un), encore appelé «le Renard de Djakotomey» ou le «Dadjè national» a procédé au lancement de son ouvrage «La Banque, La Politique et Moi», paru aux éditions l’Archipel. La cérémonie de lancement a eu lieu cet après midi du samedi 21 janvier 2012 dans la salle rouge du Palais des congrès de Cotonou. Ils étaient tous présents. Personnalités politiques et économiques influents et journalistes, contemporains, amis et sympathisants de l’auteur. 
L’ouvrage dont le lancement a suscité la présence de toutes ces personnalités est un livre de 230 pages, subdivisé en 19 chapitres sans préface ni postface mais avec un prologue et un épilogue respectivement au début et à la fin. Il constitue le témoignage de l’auteur, acteur majeur et témoin oculaire de la révolution ; période de l’histoire politique nationale béninoise qui part de 1972 à 1990. Accusé à tort ou à raison et jeté en prison par les autorités de la révolution sur sa gestion de l’emblématique Banque commerciale du Bénin (Bcb) qu’il a dirigé pendant dix ans(1974-1984), Bruno Amoussou donne dans cet ouvrage sa version des faits, revient sur son séjour à la prison civil de Cotonou(…)

Témoignages et interpellations

Amoussou Bruno a, lorsqu’il a pris la parole ce samedi, souligné qu’il a débuté l’écriture de son livre par un événement de Janvier 1972. Et pour lui, depuis quarante ans les choses n’ont pas en réalité changé. L’ensemble du système bancaire, pense-t-il, était à l’image de la politique des dirigeants de l’époque. C’est à dire entièrement à la disposition des intérêts étrangers. 80% des crédits étaient alloués aux étrangers et 75% des dépôts provenaient des expatriés. «Je ne suis pas certain qu’aujourd’hui nous ne nous rapprochons pas dangereusement du schéma que nous avons connu à l’époque», a-t-il affirmé pour étayer ses propos. 
Et comme message, il invite la jeunesse à s’intéresser à la politique. Pour lui, les jeunes doivent s’engager, s’intéresser à la politique pour se former. Cela permettra à la vielle classe de préparer et d’être sûre de la relève. A l’encontre des dirigeants, Bruno Amoussou les exhorte à avoir l’esprit libre. «Il ne faut pas se priver de la liberté de réflexion. Il faut écouter et tenir compte de ce que disent les experts, mais il faut le faire avec esprit critique», a-t-il conseillé. L’autre chose dont il a fait allusion est la question de l’intégration régionale. Il pense en effet que l’intégration régionale est une nécessité.

Des journalistes et contemporains apprécient le livre

Pour Wilfried Léandre Houngbédji, journaliste et chroniqueur politique, en lisant l’œuvre d’Amossou Bruno et celles d’autres acteurs de l’histoire du Bénin depuis l’indépendance, on a l’impression que ces derniers constituent une génération aux rêves inassouvis pour le Bénin. Selon Jacques Adandé, contemporain de l’auteur, «La Banque, La Politique et Moi» est une remarquable contribution à l’histoire contemporaine de l’Afrique. Il a ajouté que le livre de Bruno Amoussou apporte une grande contribution à la compréhension de la période révolutionnaire. «L’auteur parle beaucoup plus de politique que de banque. Il évoque les événements politiques de la révolution et la gestion saccadée des dirigeants de l’époque. Il relate le chemin vers une politique économique nationale en sa qualité de directeur de la Bcb et a une approche nationale, nationaliste et régionale de l’économie», a expliqué ce contemporain à Bruno Amousssou. Avant d’ajouter que le style de l’auteur est beau, vif et incisif. Et son livre permet d’apprécier avec plus de profondeur la démarche économique que les dirigeants béninois devraient adopter.

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