(Le Ca apporte un démenti) Plusieurs femmes du marché de Gbégamey de Cotonou sont mécontentes. Elles dénoncent un certain nombre d’irrégularités lors des élections qui ont eu lieu le dimanche dernier dans ce marché. Aussi, les fonds du marché feraient objet d’une mauvaise gestion. Elles en tiennent pour responsable, le Chef du 11ème arrondissement, Faustin Botthy. Mais ce dernier s’inscrit en faux contre ces allégations.
Les élections du dimanche 22 janvier dernier au marché de Gbégamey ne font pas l’unanimité entre les usagers de ce marché. A l’origine, une liste d’électeurs qui aurait été frauduleusement infiltrée dans les listes régulières. D’après dame Eugénie Zonon, les textes exigent en effet que seuls ceux ou celles qui ont un emplacement dans le marché et qui détiennent une quittance de 1500 F Cfa exigée par le comité d’organisation des élections ont la qualité d’électeurs. Mais, à leur grande surprise, explique-t-elle, une liste d’électrices fictives, composée de plusieurs femmes dont elle ignore l’identité et qui ne remplissent pas ces conditions aurait été affichée. Plus grave, des femmes dont les noms ne figurent pas sur cette liste et qui ne sont pas revendeuses dans ce marché auraient été autorisées à voter. Au même moment certaines personnes détentrices de la quittance ont été empêchées d’accomplir ce devoir.
Ces femmes dénoncent par ailleurs le non respect des critères de campagnes qui auraient été poursuivies le jour du scrutin par l’équipe de l’ex-responsable du marché avec la distribution des billets de banques et une périlleuse adversité allant jusqu’aux menaces de mort.
Impuissantes devant cette situation et face à l’indifférence des responsables hiérarchiques, ces femmes ont fait recours au service d’un huissier au moment des décomptes. Le rapport établi par ce dernier a été adressé à la mairie et à des structures compétences, ont-elles précisé. Ces femmes exigent la reprise pure et simple du scrutin.
Des malversations financières en dessous
Au-delà des élections, les bonnes dames du marché Gbégamey font savoir que ces magouilles qui auraient été orchestrées par certaines autorités municipales et la responsable du marché n’ont pour seul but que de dissimuler un certain nombre de malversations financières au niveau de la gestion du marché. Il s’agit notamment de la mauvaise gestion du fonds des toilettes érigées dans le marché et des fonds de Garde vélo. A ce sujet Marcelle Gnonhouéssato raconte : «Après plusieurs années de mauvaise gestion par le bureau du marché, nous nous sommes manifestées. Lors d’une rencontre que nous avons eue avec ce bureau chez le Chef du 11ème arrondissement, Mr Boutty Faustin, nous nous sommes entendues pour confier la gestion à un comité qui sera dirigé par le CA. Malheureusement, ce dernier nous a soumis au même sort. Dès lors, nous avons décidé de prendre nous mêmes les rènes de la gestion de ces fonds. Après 11 semaines de gestion, nous avons jugé opportun de faire le point des trois équipes et le rassemblement de tous les fonds dans un compte unique. Mais le CA qui a fait une déclaration de plus de 5.000.000 F Cfa n’a, jusqu’à la date d’aujourd’hui, rien remis pour ce compte unique.»
Ces femmes exigent donc que lumière soit faite sur ces différents dossiers. Confier la gestion à l’ex responsable serait à leur yeux, une manière de perpétuer le détournement des derniers publics qui, expliquent-elles devraient servir à des travaux de réhabilitation du marché en attendant des aides de la mairie.
Le démenti du Ca et du Président des bureaux de vote
Rencontré dans l’après-midi de ce jeudi 26 janvier 2012 dans son Bureau au siège du 11ème arrondissement à Gbégamey, le Chef d’arrondissement, Boutty Faustin, s’inscrit en faux et donne sa version des faits. Il est intervenu notamment par rapport à la gestion des fonds. «Au fait, il y a eu une crise qui a duré environ six mois. En tant qu’autorité municipale, je suis intervenu pour concilier les deux parties. A l’issue d’une réunion, nous avons décidé d’une cogestion. Mais je n’ai géré aucun fonds du marché. Et d’ailleurs, ma qualité de Chef d’arrondissement ne me le permet pas. J’ai laissé la Direction des services économiques et financières de la Mairie s’en occuper.»
A propos des irrégularités que dénoncent ces femmes au niveau des élections, le Ca a préféré laisser son représentant sur les lieux le jour du scrutin réagir. Il a nom, Kenneth Vodoungnon. Il était le président des trois bureaux de vote. «Je suis surpris par ces allégations non fondées. Ces élections suivent des textes. Ces derniers ont été respectés à la lettre le jour du vote. Il n’y a eu aucune magouille. Tous ceux qui ne remplissaient pas les conditions définies par ces textes ont été empêchés de voter. Toutes les étapes du vote ont eu lieu dans la transparence totale.» clarifie-t-il.