Le bras de fer entre l’Unamab et le ministre de la justice se poursuit. En dépit de la déclaration faite par leur ministre de tutelle pour calmer les esprits, les magistrats maintiennent la pression sur leur revendication et décident d’une grève de 72 heures renouvelable.
Malgré la récente déclaration de leur ministre, Me Marie Elise Gbèdo, les magistrats n’ont pas changé d’avis en ce qui concerne leur mot d’ordre de grève qui démarre ce jour. L’union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) reste solidaire et se tient prête à s’investir pour recouvrer sa crédibilité. Dans la motion de grève qu’elle a adressée au ministre, l’Unamab a mis l’accent sur le silence des autorités béninoises depuis la rencontre du 16 décembre 2011 entre son bureau exécutif et le chef de l’Etat. Une rencontre à l’issue de laquelle le président de la république s’est engagé à s’impliquer personnellement dans le dossier pour une sortie de crise. Depuis lors, aucune démarche n’a été amorcée par l’autorité. Cette situation, selon l’Unamab, met les magistrats en difficulté car ils courent d’énormes risques en raison de leur fonction. Elle exige par ailleurs que le ministre Marie Elise Gbèdo présente des excuses publiques à l’ensemble de ses membres et, à défaut, qu’elle dépose ses charges. En réponse à ces revendications, le garde des sceaux a fait une déclaration, invitant les magistrats au calme. Le ministre précise que ses déclarations du 08 décembre ne s’adressent pas à toute la magistrature du pays. Pour elle, tous les magistrats ne sont pas touchés par la corruption. Selon Onésime Madodé, président du bureau exécutif de l’Unamab, joint hier, par téléphone, cette déclaration n’engage pas le corps des magistrats. Le ministre Gbèdo dira-t-il, doit par les mêmes canaux de communication et sous les mêmes formes, présenter des excuses publiques à la corporation des magistrats. La grève ainsi entamée sera renouvelée autant de fois que nécessaire.