Union africaine : Boni Yayi élu président

C’est d’Addis Abéba, en terre éthiopienne, qu’est venue la meilleure nouvelle pour la diplomatie béninoise depuis son indépendance. Le président Boni Yayi a été élu par ses paires président de l’Union Africaine (Ua) pour un an en remplacement de l’équato-guinéen Théodoro Obiang N’guéma.

 

Pour un exploit diplomatique, c’en est un. Le Bénin par la personne de son président Boni Yayi vient d’être désigné pour gérer la présidence tournante de l’Union africaine(Ua) la plus grande organisation du continent pour un mandat d’un an. Cette prouesse inouïe pour notre pays a été réalisée lors du 18è sommet des Chefs de l’Etat et de gouvernement de l’organisation qui s’est tenu les 28 et 29 janviers à Addis Abéba en Ethiopie au siège de l’institution. Si la nouvelle a surpris plus d’un, elle n’en est pas moins dans les sérails du pouvoir.  En effet, quelques jours avant ce sommet, il était annoncé la candidature du Bénin dans les tablettes diplomatiques depuis que notre pays a su que c’était bien à l’Afrique de l’ouest que devait revenir le maroquin. A la suite du Bénin, deux autres pays, le Burkina et la Gambie, ont annoncé leurs candidatures. Mais les premières tractations menées depuis Cotonou ont contraint ces deux pays à se retirer. L’on a commencé à frotter les mains. Mais à quelques jours du sommet, le Nigéria, surfant sur ses mésentente avec l’Afrique du Sud annonce sa candidature. A Cotonou, la panique gagne la Marina, on ne croit plus à ses chances, connaissant les atouts du Nigéria. Le Vendredi, le Chef de l’Etat s’est envolé pour Addis Abéba conscient qu’il n’avait plus son destin en ses mains. Le samedi, la délégation béninoise a continué les discussions avec les pays afin d’obtenir la concession du Nigéria. A défaut, deux pays clés dans les tractations le Burkina et surtout le Ghana ont décidé de soutenir le Bénin. Ces deux pays ont fait chacun une déclaration officielle publique de soutien au Bénin. Le Ghana s’est beaucoup investi dans les tractations et c’est surtout grâce à ses négociations que le Nigéria a fini par lâcher du lest. Le Bénin revient ainsi de loin et brigue pour la première fois depuis 1960 son plus grand poste au niveau international. Notre pays se voit honoré et son président Boni Yayi pourra ainsi goûter aux délices et aux honneurs des responsabilités continentales. Aussitôt élu, le président a déclaré qu’il entend travailler pour le retour à la stabilité au Nigéria et la réconciliation des deux Soudan.

L’Ua au prix fort

Mais tout ne s’est passé aussi facilement qu’on pouvait penser. Le Bénin a dû faire des deals et des concessions avant d’être plébiscité à ce  poste. Selon les informations, le désistement du Burkina a été obtenu en récompense du désistement de notre pays pour le poste de président de la Commission de la Cédéao autour duquel les deux pays se sont affrontés en Octobre dernier à Abudja. Chose curieuse, le Nigéria avait été désigné comme médiateur pour aider ces deux pays à s’entendre. Ce qui a été confirmé par un membre de la délégation burkinabè à un média international. Faux, rétorque-t-on du côté du Bénin où, aucun deal n’a été obtenu sur ce sujet. «Le Bénin maintient toujours sa candidature pour le poste de Président de la Commission de la Cédéao», affirme un membre de la délégation. Une chose est sûre, le Bénin qui détient les postes de président en exercice de l’Ua et du Conseil de l’Entente n’a pas assez de chance pour briguer ce poste névralgique pour notre pays. Car en effet, ce poste offre plus d’opportunités de développement et de possibilités de promotion de nos cadres que le maroquin d’Addis Abéba qui offre certes une visibilité internationale mais sans qui demande plus d’engagement personnel et de moyens de la part de celui qui le détient.

Laisser un commentaire