Yayi veut brader la filière des véhicules d’occasion

Le gouvernement s’apprête à faire une grosse bourde dans la filière des véhicules d’occasion. Sauf cataclysme -lié peut-être au remaniement technique qui déloge le ministre Abimbola- la filière des véhicules d’occasion, déjà en proie à de graves dysfonctionnements, devrait être concédée à des députés et amis politiques.

Exit la lutte implacable annoncée tambours battant, ces derniers jours dans les villes et hameaux du pays, et qu’on croyait déclenchée contre la corruption par le pouvoir. La gestion au sommet de l’État semble toujours s’accommoder de clientélisme et de la grande corruption conduite par la Marina. Les jours à venir, le ministre de l’économie maritime s’apprête à donner des agréments de parcs d’accueil, de regroupement et de transfert à des hommes politiques. Selon des indiscrétions, les heureux bénéficiaires de ce pactole gouvernemental sont des députés et des courtisans politiques proches du pouvoir. La précision de taille, nous souffle-t-on, est qu’il s’agit d’anciens députés ayant rejoint tout récemment le Chef de l’Etat après avoir proclamé officiellement et sous les feux de la rampe leurs allégeances à la sortie d’une audience avec le Chef de l’Etat. Bon nombre de Béninois se rappellent, comme si c’était hier, les propos à peine soutenables de l’un d’eux affirmant urbi et orbi son engagement de soutenir le Chef de l’Etat avec pour objectif d’aider sa région natale à sortir de l’embargo du gouvernement à ne plus se préoccuper de son développement. A présent, tout le monde comprend les vraies raisons de la transhumance éhontée. Le pactole en récompense d’un ralliement. Un appel d’offres est le mieux indiqué De tous temps, les agréments de parcs de véhicules d’occasion ont toujours aiguisé des appétits et suscité de grandes envies, si ce n’est de la jalousie. Sous le président Kérékou, cela a failli créer une crise au sommet de l’Etat. Et pourtant, la solution est simple. C’est un marché public ouvert constitué de lots pour lesquels un appel d’offres devrait être lancé par le gouvernement afin de désigner dans la transparence la plus totale les meilleurs dossiers présentant les meilleures offres. De la sorte, Boni Yayi et son pouvoir se mettraient à l’abri d’éventuels soupçons, critiques et accusations de corruption qui viendraient les distraire de l’essentiel de leurs préoccupations. La filière véhicules d’occasion est l’une des plus juteuses du pays. Pour rappel, les gestionnaires de parc d’accueil et de transfert perçoivent deux mille cinq cents francs (2500F) par unité de véhicule; ceux des parcs de regroupement 3000 F. Or, selon les statistiques, près d’un millier de véhicules d’occasion transitent chaque jour sur la plateforme portuaire. Le gouvernement devrait se donner le souci de bien gérer la colossale masse d’argent que la filière génère. Sans cela, il donnerait l’impression aux Béninois et surtout aux anciens gestionnaires privés de ces parcs que la filière n’est que le cadeau du Chef de l‘Etat à ses courtisans et amis politiques les plus dévoués. Vivement donc que clarté et transparence soient dans cette filière.

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