A Zangnanando, Boni Yayi promet la vie dure aux enseignants

A la suite du mouvement de débrayage déclenché, depuis quelques jours, par le front des trois ordres de l’enseignement, le chef de l’Etat est monté au créneau après la décision du dernier conseil des ministres pour dire toute son amertume et marquer sa détermination à en finir avec la grève des enseignants. C’était hier à Zonmon dans la commune de Zangnanado, au terme d’une cérémonie de lancement de projet de promotion agricole.

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C/R Zou-Collines Victime d’une situation qu’il a lui-même créée après son intervention sur les lieux, selon des témoignages, le chef de l’Etat, Boni Yayi est aujourd’hui dépassé par les événements avec la tournure que prennent les choses. Après la décision du conseil des ministres ayant décrété de recenser tous les enseignants grévistes absents, cette semaine et les jours à venir, sur toute l’étendue du territoire national, Boni Yayi a tenu hier à montrer toute sa détermination a faire exécuter cette décision. Au terme des différentes allocutions marquant la cérémonie de lancement, il a demandé au préfet du département Zou-Collines, Armand Maurice Nouatin, de délivrer son message à l’assistance. Selon les déclarations du préfet, le chef de l’Etat dépité du comportement des enseignants demande aux autorités locales, aux sages, têtes couronnées et chefs de villages de l’ensemble du pays de recenser chacun en ce qui le concerne dans son milieu, le nom de tous les enseignants qui ne répondront pas à l’appel. Ce qui a reçu l’assentiment du chef de l’état, de la délégation qui l’accompagnent ainsi que celui de l’assistance.

Mais comme si cela ne suffisait pas ou, comme si le préfet avait mal traduit sa pensée, le chef de l’Etat, au moment de partir pour la pose de la première pierre du centre, a saisi le micro pour manifester toute la colère qui l’animait. Hors caméra et micro, sur son insistance, il s’exclame: «Ce que j’ai fait à ces enseignants depuis 2006 est trop et ils ne veulent pas le reconnaître. Qu’est-ce qu’ils veulent à la fin? Le Bénin profond a des problèmes. Nous avons beaucoup de problèmes à régler. La santé, l’eau, l’électrification pour que tous ceux qui sont dans le Bénin profond se sentent un peu à l’aise. Mais ils veulent qu’on leur donne tout. Moi, je dis ce n’est pas comme ça, il faut que tout le monde puisse en avoir un peu?», a martelé le chef de l’État. Donnant des statistiques du nombre d’enseignants recrutés depuis son arrivée au pouvoir, il a souligné les différents avantages dont les enseignants ont bénéficiés, mais qu’ils continuent de réclamer. «Cette fois-ci, je suis décidé, je ne peux pas accepter que de pareilles situations continuent. Trop c’est trop. Relevez-moi leurs noms, tous ceux-là qui vont venir et ceux qui ne vont pas venir à leur travail. Faites-moi parvenir ces noms par vos préfets. Ce que je dis ne concerne pas seulement le Zou mais tout le Bénin. Et on verra. Ça suffit ».

Selon les propos du chef de l’État, à son arrivée au pouvoir, il y avait 23 000 enseignants dans tout le Bénin mais aujourd’hui ils sont au nombre de 53 000 avec tous les avantages qu’on leur connaît. C’est pour cela que le chef de l’État a fait savoir à l’assistance que le mouvement de débrayage enclenché et observé par les enseignants depuis un certain temps a des conséquences néfastes dans les relations du pays avec les bailleurs de fonds. Selon Boni Yayi, les partenaires financiers du Bénin n’acceptent plus de financement pour le Bénin à cause de cette situation crée par les enseignants.

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