Deux rencontres palpitantes aux couleurs de l’Ouest

Un duel purement ouest africain et une opposition hybride entre l’Afrique de l’Ouest et de l’Est se tiennent ce jour à Bata (Guinée-Equatoriale) et à Libreville (Gabon) pour désigner les deux prétendants à la prestigieuse couronne continentale qui aiguise toutes les convoitises.

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La succession au trône d’Afrique délaissé par l’Egypte constitue un périple où la dernière ligne droite offre deux rencontres de prestige à ceux qui adorent le cuir rond. Trois pays d’Afrique de l’Ouest et un de l’Afrique australe pour deux strapontins en finale de la 28ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations co-organisée par le Gabon et la Guinée-Equatoriale. En première heure ce jour, le Ghana affronte la Zambie à Bata (Guinée-Equatoriale) et le Mali va défier la Côte d’Ivoire à Libreville (Gabon) en deuxième heure.

Ghana # Zambie, match ouvert

Entre ces deux équipes, rien n’est joué d’avance pour qui a suivi le parcours des deux pays dans cette compétition. Pour accéder à ce stade, les Black Stars du Ghana ont souffert devant une équipe tunisienne. Et c’est d’ailleurs cette dernière qui a eu le contrôle de la rencontre où le Ghana contrairement à son habitude, a laissé le soin à l’adversaire de faire le jeu. Le Ghana de cette édition de la Can est même, à quelques exemptions près, une nouveauté. Le monde du football a connu au fil des années un Ghana au football fluide fait de petites passes et à une touche de balle. Mais le visage du Ghana actuel est tout autre. On a vu les joueurs ghanéens trop statiques et brouillons qui pratiquent un football « médiocre » comme celui des quarts de finale contre la Tunisie. L’équipe s’en est souvent remis aux coups de pieds arrêtés et au génie individuel de ses joueurs à l’mage du but d’André Ayew contre la Guinée Conakry en clôture des matchs de poule ou encore à l’opportunisme comme ce fut le cas lors de leur quart de finale. La difficulté qu’éprouve l’équipe ghanéenne est due au fait qu’au milieu de terrain, il n’y a pas un joueur de la trempe de  Michael Essien et pour l’animation offensive un dépositaire de jeu comme Stéphen Appiah. C’est dire que face aux Chipolopolos de la Zambie, le Ghana sera constamment sur la braise même si le Ghana sait s’adapter au jeu de l’adversaire et que ses joueurs sont déterminés à aller au bout. Devant des joueurs vifs, rapide et assez percutant comme Rainford Kalaba, Chisamba  Lungu, Emmanuel Mayuka et autres emmenés par l’expérimenté Christopher Katongo. L’agressivité, la percutions et l’envie qu’ont montré les protégés de Hervé Renard font parti de la panoplie de potentiel dont dispose une équipe volontaire et dont l’ambition grandit à mesure que les matches se suivent. La force de cette équipe australe réside aussi dans la performance de son dernier rempart. Kennedy Mweene s’est montré impérial dans ses sept mètres 32. Un domaine où le Ghana peut se tenir la tête et prier pour que le danger ne vienne de là. Cette opposition hybride fait d’incertitudes, promet donc un bon spectacle. Surtout que les Blacks Stars, déjà présents dans le dernier carré d’AS des deux dernières Coupes d’Afrique et quarts de finaliste du Mondial-2010, veulent faire respecter leur statut de grand favori, qu’ils pourraient disputer à la Côte d’Ivoire s’ils se retrouvaient en finale.

Côte d’Ivoire # Mali, le duel des voisins

Dans un ce duel entre une constellation de stars de première catégorie et une pléiade de joueurs de haut niveau, seuls les détails que sont le jeu collectif et le mental permettront de faire la différence. Les deux frères ouest africains, ennemis en l’espace d’une heure et demie, sont la résultante même du potentiel footballistique du continent. Avec une qualification assez facile des Eléphants face à la Guinée- Equatoriale, les Aigles répondent par une qualification sur le fil du rasoir contre le Gabon. Les deux équipes ont disposé, lors des quarts de finale, des deux pays co-organisateurs comme pour dire qu’ils savent bien gérer la pression et l’agressivité de l’adversaire.
Dans cette opposition, la Côte d’Ivoire part avec les faveurs des pronostics. Meilleure défense (aucun but encaissé), meilleure attaque (8 buts marqués), Didier Drogba et ses co-équipiers ont, sans forcer leurs talents et sans séduire, survolé tous ceux qui se sont dressés sur leur chemin même lorsqu’ils sont dominés dans le jeu. Contre la vaillante équipe de la Guinée-Equatoriale, on a senti une équipe ivoirienne capable d’aller loin mais un bémol tout de même. Cette demi-finale constitue un premier véritable test pour des Eléphants qui ont montré à des moments donnés des errements en défense. Mais la véritable faiblesse de l’équipe de l’ex-international ivoirien François Zahoui est l’absence d’un véritable meneur de jeu. Dans le registre actuel, ce rôle revient au ballon d’or 2011, Yaya Touré qui éprouve du mal dans la distribution de balle. Même problème du côté des Aigles qui n’ont jamais tenu leur rang malgré un groupe composé de joueurs qui évoluent dans les championnats les plus huppés d’Europe. En quart de finale face au Gabon, ils ont semblé sans grande ambition et ont montré peu d’envie. A l’absence de Frédéric Kanouté, le Mali se remet à un Modibo Maïga en manque de réussite. Aussi faudra-t-il que l’équipe malienne soit plus agressive et percutante en attaque.

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