Syndicaliste intransigeant, après 20 ans d’expérience, l’universitaire, Alphonse da Silva est depuis février 2011, le directeur de l’office du baccalauréat. Au lendemain de sa nomination, il était traité de tous les noms. Ce sur quoi il se prononce ici, ainsi que les innovations qu’il apporte à l’organisation du Bac.
«Je demeure d’esprit syndicaliste ; je continue de défendre la justice et la vérité, même dans ma fonction actuelle. Étant donné que le syndicalisme a vocation de régler les affaires sociales, il n’y a rien de contre éthique que d’être un syndicaliste, c’est-à-dire celui qui œuvre pour le bien être de ses frères et des collègues dans la société» ainsi a démarré l’entretien avec Alphonse da Silva, directeur de l’office du baccalauréat et ex- secrétaire général du syndicat nationale de l’enseignement supérieur (Snes). Mais il faut faire la part des choses poursuit il. Aujourd’hui directeur de l’office du baccalauréat (Dob), j’ai l’obligation de réserve car j’ai la charge de la responsabilité administrative. Ce qui m’impose soumission à l’administration, à mon ministre de tutelle et au gouvernement. Dob, je ne peux plus me mettre au premier plan, au rang des travailleurs en train de revendiquer, de manifester soit en participant à une marche de protestation, à un sit-in ou à une grève. Si je le fais cela constitue une faute administrative grave. Je dois à cet effet m’attendre à être limogé car j’aurais bafoué le droit à l’obligation de réserve. Mais cela est tout a fait fondé en ce qu’on ne peut pas être juge et partie. Ce n’est pas que je sois devenu traître. Dès que j’ai été nommé et qu’un sentiment de prise de conscience m’animait, j’ai vu beaucoup d’enseignants venir me soutenir, à l’exception de quelques uns dont j’ignore les motivations. Le Dob n’a pas manqué de préciser ce qu’il y a de positif d’avoir été d’abord avant cette fonction un syndicaliste. «Avec mes expériences, je suis devenu un conseil pour les travailleurs. Je ne peux plus renvoyer un agent sous prétexte qu’il revendique car déjà, j’ai une grande capacité d’écoute et une parfaite maîtrise du droit du travailleur. Aussi, je peux défendre aujourd’hui le travailleur en participant au dialogue social».
Innovation du Dob
«Ici, j’ai pour mission l’organisation du bac, le premier diplôme universitaire. Et pour y réussir il faut avoir les aptitudes de fermeté, de rigueur, de confidentialité. Il faut être doté d’un sens élevé du respect du candidat et de l’enseignant. Il faut résister à toute forme de pression d’où qu’elle vienne. On ne dort pas assez et on est toujours sur le qui vive. Et cela parce que tu as le sort de milliers d’enfants entre tes mains et tu dois tout faire pour donner la même chance à tout un chacun d’eux. Car l’office entretient un intérêt national ; celui de mettre l’enfant du pauvre et celui du riche sur un pied d’égalité étant donné qu’ils ont les même droits».
Après sa prise de fonction da Silva a procédé à la mise en place de nombreuses reformes dont on peut noter celle relative au retrait des attestations. Autrefois, tous les candidats admis venaient chercher leurs attestations au siège de l’office à Cotonou. Cette année, l’office est descendu dans toutes les localités du pays pour remettre aux candidats leurs attestations.
Nommé le 2 février 2011 en conseil des ministres Dob, l’ancien secrétaire général au bout de 11ans au secrétariat général du Snes et 20 ans de vie syndicale a déposé sa lettre de démission de la tête du syndicat, conformément aux exigences de ses statuts. Dès lors, Innocent Bocossa, professeur à l’université d’Abomey-Calavi, est devenu le secrétaire général par intérim, en attendant le prochain congrès ordinaire.
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