Effectivité de la grève des enseignants à Calavi : les salles de classe vidées

Aucun professeur n’était dans les salles de cours au Ceg1 de Calavi hier, mardi 31 janvier 2012. Déjà à 9 heures ni instituteurs ni écoliers n’étaient au rendez-vous du donner et du recevoir dans les écoles primaires.

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L’ampleur de la grève des enseignants est patente à Calavi. A l’unanimité, les professeurs  du Ceg1 de  Calavi  ont déserté les salles de cours. Un branle-bas total s’était emparé de l’enceinte du collège. Les aires de jeux souvent désertes aux heures de cours ont été investies par des élèves en tenue kaki pour les plus jeunes et en tenues de sports pour leurs aînés. Dans des coins du collège d’autres élèves jouent aux tourtereaux. Comme quoi il faut occuper le temps. De leur côté, les  enseignants attroupés devant la salle des professeurs contemplent le désordre qu’animent leurs élèves.

 Mr Ezéchiel, professeur de philosophie dans les classes terminales sur le point de partir affirme « ce n’est pas de gaieté de cœur que nous suivons le mot d’ordre. ». Mr Quenum François, un responsable du syndicat Force éducative et représentant du Front dans ledit collège, nous  apprend « aujourd’hui le portail est ouvert, dès demain nous allons fermer le portail et c’est le gouvernement qui l’aurait décidé ainsi ». «Du nord au sud de l’est à l’ouest du pays, vous constaterez la même chose qu’ici » poursuit-il. L’évidence de ses allégations est sans appel. Le même scénario s’est déroulé au Ceg2 à Akassato et au Ceg3 à Agamandin. Les écoles primaires, de Calavi centre non loin de la mairie, d’école quartier près du Ceg1, et d’Agori  derrière la mosquée centrale ont carrément fermé leurs portes. Interrogé sur la situation, Mr Karl Chrysostome Dofonou, directeur du plus peuplé collège du Bénin, le Ceg1 de Calavi affirme : « les professeurs dont les syndicats ont déposé les motions, ne sont pas là. Ces professeurs concernés sont les APE, les ACE, et les reversés. Mais certains professeurs vacataires qui soutiennent leurs  collègues ont aussi déserté les salles de cours. Ceux-ci seront payés pour les heures de travail », « quant aux élèves notamment les candidats à l’examen, ils sont livrés à eux-mêmes. Ils doivent s’organiser pour travailler ». Au sujet d’un éventuel changement de calendrier et d’une année banche, il répond : « je n’ai pas un pouvoir décisionnel mais je suis optimiste et je souhaite de tout cœur qu’une solution soit trouvée le plutôt possible pour le bonheur de nos enfants ». Dans le rang de certains élèves, c’est la désolation. Claude,  élève en classe de seconde témoigne «  mon professeur de mathématique, un vacataire, en plein cours, a été sonné de quitter la salle  par un des représentants  du Front pour soutenir le mouvement ». « Ce qui n’est pas bon » désapprouve-t-il.  Assemblés dans la salle J2 un groupe de cinq élèves en classe de terminale D s’occupe avec une épreuve de SPCT. «  Nous avions au programme ce matin la SPCT et la mathématique mais aucun des deux professeurs n’était venu », Augustine, seule fille du groupe dépassée s’exclame : «  c’est gauche ! Nous sommes actuellement en retard par rapport au programme, et ne savons pas si il y aura des séances de rattrapage ». « Des rattrapages qui ne sauront comblés le vide laissé » conclut- elle. Les séquelles de cette grève qui n’a pas encore livré tous ses secrets s’annoncent donc indélébiles.

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