Gestion anarchique des terres agricoles : synergie paysanne fustige l’ingérence des multinationales

Le syndicat national des paysans du Bénin(Synpa) dénonce l’accaparement des terres agricoles par les multinationales. Invités dans la matinée d’hier à se prononcer sur l’émission débats actuels de Golfe télévision, Simon Bodéa et Patrice Sagbo, respectivement secrétaire général dudit syndicat et trésorier général de l’association Djinoukoun en appellent au sens de patriotisme des autorités béninoises qui font la part belle à la production étrangère. 

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«La souveraineté alimentaire est menacée et si la production agricole  étrangère envahit le secteur agricole, le paysan n’aura plus d’autres alternatives et se retrouvera face à une situation de forte dépendance sur ses propres terres et dans son propre village ». Patrice Sagbo s’exprimait ainsi sur le plateau de golfe télévision pour dénoncer la passivité des autorités béninoises face à l’influence étrangère. Il se pose selon lui, un véritable problème d’éthique lorsque dans un Etat souverain, des milliers d’hectares sont concédés à des firmes étrangères qui les exploitent pour leurs intérêts égoïstes  au détriment des pauvres paysans. «  Le Bénin est de dépendre des firmes étrangères en matière de semences agricoles qui lui reviennent très chères. Aucune importance n’est accordée aux semences locales au motif qu’elles ne sont pas productives. »   Et à Simon Bodéa, secrétaire général du syndicat national des paysans du Bénin (Synergie paysanne) de renchérir. Les étrangers ont les moyens de breveter leurs semences, ce qui bloque la production locale. Ainsi, pour lui, ‘’l’agro-business’’ qui ne vise que la rentabilité se développe au détriment de ‘’l’agriculture familiale’’ qui pourtant tient compte des besoins réels des populations. Or, les semences importées, lorsqu’elles sont arrachées à leur système synthétique de l’étranger sont astreintes à plusieurs règles qu’il faut respecter, contrairement aux semences locales dont les règles d’utilisation sont maitrisées par les paysans. Selon le trésorier général de « Djinoukoun », un projet de production de bioéthanol pour les véhicules a été lancé et la production se fera sur les terres béninoises. Et pourtant il n’existe pas au Bénin une industrie de fabrication de véhicule. Ce qui implique que ces productions entrent dans le compte des firmes étrangères. Certaines autorités municipales  seraient impliquées dans cette affaire et même au niveau central, il se pose un véritable problème. « Les paysans étant analphabètes, les textes qui les protègent sont mal interprétés et violés. Conséquence : ils sont maintenus dans la précarité au profit des étrangers qui se servent des terres pour spéculer. Même les réserves administratives son bradées», a martelé Patrice Sagbo. Un avant-projet de code foncier et domanial serait sur la table des députés pour examen. Mais ce code qui permettrait à tout individu qu’il soit national ou étranger, de bénéficier à lui seul, jusqu’à 1000 hectares de terre, ne rencontre pas l’assentiment de tous. Synergie paysanne souhaiterait, par exemple, que l’acquisition des terres soit limitée à 50 hectares au plus pour les particuliers et 100 hectares pour les collectivités. Le syndicat en collaboration avec l’association « Djinoukoun » lance un appel aux députés pour que le sang patriotique coule dans leur veine afin qu’ils prennent la mesure du danger. A la société civile et aux élus communaux ils demandent un soutien fort en vue d’empêcher les multinationales d’accaparer les terres qui constituent les seules richesses du pays.

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