Quand la RB se réveillera, tout le Bénin tremblera (suite)

Fidèle à cette habitude féconde de son père le président SOGLO, LVS n’hésite pas à prendre le téléphone  et à appeler ses anciens adversaires. J’eus donc la surprise de recevoir son coup de fil, le premier depuis que j’ai été limogé en janvier 2009 de mon poste de chargé de mission du Maire de Cotonou et que j’ai donc ipso facto quitté le parti. C’est un truisme que de dire qu’il fut sinon l’initiateur de cette décision, du moins de sa mise en œuvre. Il m‘informa de son désir de me rencontrer. 

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N’étant pas susceptible et rancunier, surtout en politique, j’acceptai cette rencontre : je fus invité in petto au séminaire de modernisation du parti programmé les 27, 28, 29 janvier dernier. J’y suis venu, j’ai vu et j’ai cru ! D’abord, mon premier émerveillement fut de constater que le siège du parti est totalement réorganisé : des plaques indicatives partout, les salles de réunion et de conférence portent désormais les noms de grands hommes politiques ! Le programme du séminaire lui-même, son ordre  du jour pertinent et ses comités (politique et d’organisation) efficaces et motivés augurent d’une nouvelle ère dans la gouvernance démocratique du plus grand parti du Bénin. Pendant ces trois jours, nous avons assisté à des débats enrichissants et à des travaux en ateliers féconds dont la richesse n’a rien à envier aux grands partis des pays développés. Un programme d’action annuel fut concocté suivant les indications d’un audit effectué par deux experts-consultants sénégalais en gouvernance politique.  Et puis, en dehors des inévitables retards, l’ambiance de travail était plus conviviale, moins « c’est le roi qui vous a appelés ». On a l’impression que tout ce que des cadres partis depuis de guerre lasse réclamaient sans fin et sans succès comme mesures de gouvernance démocratique du parti, est en train d’être pris en compte : mode de désignation des candidats aux élections et dans les instituions d’organisation des élections, développement du sentiment militant d’appartenance au parti. Un bémol : LVS innove certes, mais certains qui n’ont rien de Cassandre frileux se posent toujours cette question : «Cela durera-t-il ou est–ce un feu de paille le temps d’une saison » ? Ce n’est pas la volonté de modernisation du parti affichée par LVS qui  est en cause. Je vous étonnerai en prétendant que la présidente-fondatrice madame Rosine VIEYRA SOGLO avait eu plusieurs fois des velléités de modernisation qui certes n’étaient pas aussi radicales, mais qui voulaient rendre le parti un peu plus démocratique. Elles ont toutes tourné court ; à cause de solides pesanteurs socio-anthropologiques. D’où venaient les forces d’inertie et de sabotage ? De ceux qui ont intérêt à ce que le statu quo perdure, pardi ! J’ai remarqué que beaucoup de gens dans le parti, mêmes des cadres membres du Bureau Politique, n’apprécient pas franchement le nouveau choix fait de rallier la mouvance présidentielle. Si la plupart des jeunes portent LVS aux nues et ne jurent que par lui, certains « barons «  indécrottables semblent ne pas encore compris que c’est désormais lui le seul maître à bord, tant à la tête du parti qu’à la Mairie. Ils croient encore réussir leur éternel travail de sape : diviser les militants entre les partisans de « Maman », ceux du Président SOGLO et ceux de « Léhady ». Aussi le vrai défi qui se pose à LVS, ce n’est pas l’intelligence des choses : ses indéniables compétences d’organisation y suffisent ; c’est la patience devant les hommes, ces Béninois foncièrement paysans qui ont du mal à suivre partout et en tout lieu  le train des reformes. Malheureusement, ce sont eux qui votent. Or, si le Président Boni YAYI a entrepris ce train de reformes radicales, c’est qu’il est à son dernier mandant ; ce n’est pas le cas de LVS dont les ambitions présidentielles sont connues. D’autre part, la plus grande menace de toutes les reformes vient précisément de ceux qui après le chef sont chargé de les mettre en exécution ; un zèle imbécile et sans discernement  risque chaque fois de tout gâcher ! Un regard sur notre histoire nationale nous append en effet que les réformateurs convaincus finissent par être incompris et leur travail saboté par des zélés cyniques. L’exemple le plus connu est celui du Président Emile DERLIN ZINSOU, ce passionné patriote qui dès qu’il a accédé à la magistrature suprême, a voulu faire changer ses compatriotes : « Je ne eux pas être le président prostitué d’un peuple de mendiants » On connaît la suite.

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