Quand la Rb se réveillera, tout le Bénin tremblera

Fondée en mars 1992 par madame Rosine VIEYRA SOGLO, la Renaissance du Bénin bénéficia largement de l’aura de Nicéphore SOGLO, premier Président de la République du Renouveau démocratique et l’un des chefs d’Etat du Bénin les plus populaires au début de leur mandat. Il adhéra à ce parti en juillet 1994 et en devint le président statutaire ; puis vint le fameux Appel de Goho en 1995 : tous ceux qui appartenaient à la mouvance présidentielle devraient saborder leur formation politique au profit exclusif de la RB.

Publicité

 On peut toujours critiquer cette décision, mais son succès immédiat fut incontestable ; la RB devint avec le PRD les deux plus grands partis du Bénin avec chacun 20 députés aux législatives de février 1995. Malgré la chute du régime SOGLO en 1996, malgré les critiques de plus en plus sourdes formulées contre la présidente-fondatrice qui reprit sa place à la tête du parti après son conseil national de 1997, malgré les frustrations à peine contenues de ceux qui sont venus à la RB « à cause de Nicéphore SOGLO » et qui n’entendent pas être dirigés par cette femme, la dame de fer tint bon. Les efforts répétés pour l’éjecter de son trône furent vains : « Maman » n’a jamais quitté la présidence du parti au profit de l’un des anciens ministres (les barons) de son mari. Au contraire, la RB volait de succès en succès ; aux élections législatives de 1999, elle s’en sort avec 27 députés là où le parti qui le suit, le FARD-Alfa, ne récolta que 13 députés ! Malgré cette houle déferlante et la forte espérance que Nicéphore SOGLO reviendra au pouvoir en 2001, le Général-caméléon lui damna derechef le pion. Ce fut alors le signal d’une descente aux enfers où Madame Rosine VIEYRA SOGLO entendra des verts et des pas mûrs. Cependant, malgré tous les coups de boutoir, l’incroyable stratège restera à la tête du parti après le deuxième congrès ordinaire de janvier 2002 ; en procédant auparavant par des « porte-flingue » impitoyables à des purges radicales. L’historique des crises que la RB a connues de 2001 à 2012 reste à faire ; point n’est donc besoin que j’m’étende dessus au risque d’en irriter certains principaux acteurs. Dans ce parti resté courageusement dans l’opposition au régime KEREKOU pendant les dix ans de ce régime, il ne restait que deux opportunités : être à l’Assemblée Nationale ou sortir son épingle du jeu lors des élections locales. Candide AZANNAI qui contrôlait avec ses amis le processus de désignation des candidats à la députation, voulait aussi contrôler celui de la désignation des conseillers communaux et municipaux, surtout à Cotonou. Le heurt frontal entre AZANNAI, fils spirituel et bras droit de « Maman » et Monsieur Léhady VINAGNON SOGLO fut épique. Ce duel dramatique divisa définitivement le parti entre différents courants ; ce qui le plongea dans une grave torpeur aggravée par les escarmouches à fleuret moucheté entre Ganiou et son frère aîné. Les conséquences électorales de toutes ces crises seront sans pitié. Aux élections législatives de 2007, la RB qui eut 8 députés n’a pu fonder un groupe parlementaire qu’avec le soutien de l’UDS alors qu’elle avait pu conserver 15 députés en 2003; aux élections communales de 2008, elle perdit presque tous ses fiefs et n’a pu conserver que Cotonou, Zogbodomè qu’elle a perdu depuis, Abomey, Bohicon et Za-kpota. Or, malgré tous les reproches qu’on pouvait lui faire, LVS, grand stratège comme sa mère, triompha de tous ceux qui hésitent encore à reconnaître son leadership et nettoya toutes les poches de réserves et d’opposition à sa personne. Seul maître à bord désormais, c’est tout naturellement qu’il fut plébiscité au Congrès historique d’Abomey des 27, 28, 29 septembre 2010. Sa tâche est immense, titanesque, véritables travaux d’Hercule, comme ceux mis en œuvre par le Président SOGLO pour redresser le Bénin. Comment influer un dynamisme nouveau à ce parti devenu exsangue ? Comment le moderniser ? Comment en faire un grand parti moderne où le cursus honorum est fondé sur la récompense du travail militant et non plus sur les flagorneries et le lobbying souterrain ? Avec une intelligence incroyablement profonde et un don d’organisation hors-pair, le nouveau Président de la RB fit adopter par le Congrès d’Abomey ce programme novateur qui est déjà en soi une rupture révolutionnaire avec les habitudes du passé : modernisation, redressement, rassemblement. Les portes de la RB sont désormais ouvertes à tous ceux qui pour une raison ou une autre, étaient partis.

A suivre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité



Publicité