Succession de Yayi : Quand 2016 empoisonne déjà la mouvance

 

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A peine sortie d’une élection présidentielle -et législative- où elle a damé le pion à ses adversaires, que la majorité présidentielle a commencé à montrer ses premiers signes d’effritement. Les ambitions politiques des personnalités, leaders et militants empoisonnent l’ambiance au sein de la mouvance au pouvoir qu’on y perçoit des traits d’une division profonde. Sur le plateau de Golf télévision le jeudi 02 février, l’honorable Candide Azannaï lance ses diatribes contre le président de  l’Assemblée nationale, Mathurin Nago. Selon ce député, élu comme Nago sur la liste des Fcbe lors des dernières élections législatives, Nago ne maîtrise pas les textes de l’Assemblée nationale.

 L’affront va plus loin. Le député de la 16è circonscription électorale affirme aussi que l’organisation d’une retraite parlementaire ne répond à aucun texte. Financièrement, l’initiative ne relève que du gaspillage des maigres ressources de l’Etat.

La fronde entretenue par le député de la majorité montre bien le degré de pourrissement des relations au sein de la majorité dont la cohésion tient tant à Yayi, comme la prunelle de ses yeux. Et, il y travaille ardemment. En vérité, le député ne l’a pas fait exprès. On se rappelle bien que quelques jours avant la déclaration incendiaire d’Azannaï, le président Nago était allé au séminaire de la Rb où il a fait sa profession de foi politique, demandant à la Rb de ne jamais plus quitter la majorité présidentielle. Il s’était bien pavoisé dans une posture de patron des Fcbe, invitant la Rb à toujours rester des leurs. Or, Candide Azannaï passe jusqu’à ce jour, pour être le plus grand détracteur de la Rb. Il est donc clair que l’apologie du ralliement politique de la Rb ne plairait guère à cet «anti-houézèhoué» endurci. Mais le problème est plus profond. Nago qui affiche de plus en plus ses ambitions présidentielles devrait bien s’attendre à recevoir de la foudre venant d’éventuels candidats de la majorité qui n’osent pas s’afficher de sitôt.

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Une nouvelle ère politique

Cette première mésentente entre les deux hommes, tous membres de la majorité présidentielle n’est que le premier épisode d’une longue période de désaccord entre les partisans du Chef de l’Etat. Il y a de cela quelques mois, l’honorable Claudine Prudencio -de la même obédience politique- s’est, elle aussi fendue d’une lettre pour se plaindre au président de la République de son exclusion de la gestion des affaires du parlement. Selon des indiscrétions, cette députée est estampillée par bon nombre de ses collègues de la mouvance comme le porte- flambeau de la cause du 1er ministre actuel, Pascal Irénée Koupaki, dont l’ambition présidentielle  ne souffre d’aucun doute. Pour faire clair, la volonté de Yayi de disposer d’une  majorité homogène et stable pendant ce quinquennat peut bien se heurter à l’ambition des uns et la détermination des autres à assumer leur avenir politique après le départ de Yayi du pouvoir en 2016.
Dans ce schéma, Nago semble travailler pour lui-même. Ce que n’apprécieront pas les autres candidats de la majorité. L’acharnement du député Azannaï montre bien qu’il est dans un schéma anti-Nago comme beaucoup de ses collègues. Et au fur et à mesure que l’on s’approchera 2016, les contradictions et les joutes verbales prendront plus d’ampleur entre membres du même bord cherchant à se positionner.

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