70è anniversaire de Houngbédji : un parcours exaltant et riche en enseignements

Le grand public ne l’a connu réellement qu’en 1991, l’année où il participe pour la première fois à l’élection présidentielle. Pourtant Me Adrien Houngbédji a fortement marqué l’époque révolutionnaire et a été aussi un acteur de la conférence nationale. Après 22 ans de recherche désespérée du pouvoir, il aura marqué l’histoire en laissant à la postérité un exemple inouï de probité.

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«C’est parce que je n’ai pas encore fini la mission que j’ai commencée il y a 22 ans que je suis toujours là avec vous ». Cette phrase du président Houngbédji hier soir à l’Eglise Notre dame de Lourdes de Porto-Novo où une messe a été célébrée dans le cadre de ses 70 bougies a donné une autre dimension au militantisme au sein du parti. Dans le cercle des militants du parti venus pour la cérémonie, le sentiment de grande déception accumulée pendant les 22 ans d’échecs aux différentes élections présidentielles de leur leader adulé s’est mué en un grand espoir. Beaucoup parmi eux revoient encore la silhouette, encore longiligne et les lunettes plus larges de leur président adulé qui proclamait en 1990 non loin de là un grand espoir et une renaissance pour les béninois. « Le Prd n’est pas mort », murmure à voix basse un militant. Et comme lui, le sentiment est le même chez bon nombre des militants : Houngbédji est encore le leader politique de l’Ouémé. Pourtant, ceci n’était pas évident il y a quelques mois. A Porto Novo le fief naturel du parti de folles rumeurs avaient couru les rues, qui font douter des qualités intrinsèques que ces militants collent à leur coqueluche. Absent longtemps du territoire pour  raison de santé, comme on le saura plus tard, il a fini par remonter progressivement sa côte de popularité en multipliant des rencontres avec de petits groupes. C’est donc sans grande surprise qu’il va rempiler lors du dernier congrès du parti à Porto Novo où il a été plébiscité.

Un rêve inachevé

En dépit de l’espoir suscité hier par le discours tenu par le président Houngbédji, son parcours politique aura laissé le sentiment de rêve inachevé. Depuis 1990, c’est le seul béninois qui a participé à toutes les élections présidentielles. A chaque fois, sa candidature suscite de grands, motive les militants. A chaque fois, ceux-ci ont toujours l’impression qu’il est à un doigt de l’exploit mais au finish, il ne gravit pas la dernière marche du podium. Le dernier échec, celui du 13 mars 2011 a plus que traumatisé et affecté les militants. Coopté par la coalition Union fait la Nation(Un), on le croyait partir pour gagner. Au finish, patatra. Le soutien qui lui a toujours manqué est là, et pourtant Houngbédji n’a pu atteindre le second tour comme en 2006. Lui-même a fini par affirmer que «  c’est Dieu qui donne le pouvoir ». Il faut donc continuer l’œuvre. Et d’ailleurs les repères ne manquent pas. Il a donné un grand exemple d’intégrité et de sacrifice. En 22ans, il est resté toujours un homme blanc, d’une blancheur immaculée comme la couleur de ses boubous.

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