A propos de: «30 novembre 1972-28 février 1990 – De la pseudo-révolution à la démocratie de façade»

(La Nouvelle Tribune du vendredi 02 mars 2012 N°2283 – cliquez ici pour lire l'article) Un certain Gombo a bien voulu faire part de son point de vue sur la question, dans une rhétorique facile du “Politologue” qu’il s’est voulu être. Avec ses précisions et son apologie du Parti communiste du Bénin (Pcb), il ne fait aucun doute que ce monsieur fut ou serait membre de ce parti.

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Il est heureux que, depuis son lointain pays, il ait pu exprimer librement son opinion au moyen d’un quotidien de la place à Cotonou. C’est déjà un acquis majeur dans la voie de la démocratie béninoise.

Au point A- de sa conclusion, il déplore qu’aucun travail d’éducation et d’organisation du peuple ne se soit fait afin que ce peuple puisse s’exprimer en toute connaissance de cause. Nous sommes en parfaite harmonie avec lui, sur cette critique.

Au point C- monsieur Gombo dit: “Aucune tradition d’abnégation cimentée par des luttes communes pour un idéal partagé n’existe au niveau des acteurs politiques propulsés au devant de la scène politique”.

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Nous appelons M. Gombo à nous dire ses appréciations sur le sujet brûlant de l’actualité, relativement à la paralysie du système éducatif par les enseignants du Primaire, du Secondaire, du Technique et de la Formation professionnelle; pour des intérêts catégoriels, en comparaison des niveaux de traitements actuels à eux octroyés par le gouvernement de la République. La question est de savoir depuis combien de temps M. Gombo est parti du pays et ce qui justifie sa présence à l'étranger? (Etude ou travail).

Selon le philosophe, Michel de Saint Pierre, que nous citons ici: “Il n’existe pas de sens de l’histoire; ce fameux “sens” n’est qu’un mensonge de la subversion, un piège à gogos, une chimère de libéraux à lunettes. Il suffira toujours, pour bouleverser le destin d’un pays, de la faiblesse ou de la force d’un homme’’.

Il est ainsi de l’histoire coloniale de l’Afrique, avec son partage par les impérialistes, depuis Berlin. La pénétration coloniale française au Dahomey remonte à 1894. Où se trouvait alors ce peuple organisé pour participer véritablement aux choix conformes à ses intérêts bien compris?

Il avait fallu les hommes exceptionnels comme Béhanzin, Bio Guéra et Kaba chez nous. Ailleurs, nous citons N’krumah, Amilcar Cabral, Patrice Lumumba, Fidel Castro, Mandela, Martin Luther King, Thomas Sankara etc. A nos valeureux héros béninois, nous ajoutons nos courageux et intrépides aînés que furent:

Louis Hounkanrin (déporté au Gabon)

Tovalou Quenum (Houénou)

Dorothée Lima, qui ont animé les luttes du peuple colonisé du Dahomey contre la domination. Mais la différence fondamentale entre nos héros et nos aînés intellectuels étaient que ces derniers luttaient pour obtenir la considération et les mêmes droits que le colonisateur, en un mot, l’assimilation.

Dans ces luttes pour la liberté et le respect de la dignité de l’homme, on ne trouve aucune trace des hommes politiques qui passaient pour ‘’leaders’’ nationaux, chez nous.

Ainsi,

1- M. Sourou Migan Apithy n’est venu à la politique qu’avec le soutien direct du Révérend père Francis Aupiais, dont la préoccupation majeure était de former de ‘’ bons catholiques’’ au service de la patrie française.

2- M. Justin Ahomandégbé Tomètin n’émergera comme homme politique nationale que dans la mouvance pernicieuse de l’action des administrateurs coloniaux, engagés à détruire le ‘’Bloc unitaire’’ constitué par les intellectuels regroupés au sein de l’Union progressiste du Dahomey (Upd).

3- enfin M. Maga Koutoucou Hubert, à l’instigation des colons Morette et l’Administrateur Péperty, avait créé le Groupement ethnique du Nord qui deviendra le Rdd (Rassemblement démocratique dahoméen).

Les actions néfastes de ces trois hommes pour le pays avaient conduit à l’échec du Conseil présidentiel et compromis gravement le développement de la nation béninoise.

Cette compréhension des choses explique la très forte implication des forces armées béninoises dans la vie politique de la Nation, depuis le 28 octobre 1963 jusqu’à la conférence des forces vives, tenue du 19 au 28 février 1990.

Tous ces mouvements de jeunes, ces syndicats, l’action de nos forces armées; que M. Gombo banalise, réfute et chosifie, participent des luttes du vaillant peuple béninois pour se forger son destin.

M. Gombo (est-ce son identité vraie?) devrait apprendre à avoir au moins un peu de respect pour nos morts, surtout que Adjo Boco, Issa Abdoulaye, Gado Giriguissou et Capo-Chichi Gratien qu’il cite en des termes très peu convenables, ont été de véritables patriotes très engagés dans la promotion de notre peuple et sont morts pour sa liberté, lui John qui a aujourd’hui la possibilité de s’exprimer en toute quiétude.

M. Gombo fait bien de citer le ‘’printemps arabe’’ qu’il aimerait voir arriver au Bénin, peut-être! Mais quel exemple lui inspirent les multiples immolations par le feu, là-bas, au Thibet, en Chine et ailleurs, pour la liberté et ses intérêts personnels?

Nous ne dirons jamais assez ‘’merci’’ aux dignes fils du pays tels Mgr Isidore de Souza, Robert Dossou et tous les acteurs de la conférence nationale de février 1990.

Ce n’est pas avec les incongruités de Gombo que le peuple béninois se relèvera, encore moins, des utopies du Pcb. Arrêtez donc de rêver et participez de manière concrète, active et créatrice au développement du Bénin.

Colonel Philippe Akpo,
Officier à la retraite
Cotonou le 03 mars 2012

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