Consacré 2e personnage chez l’opérateur téléphonique historique, Bénin Télécoms S.a, Patrick Yayi aurait déjà pris service en tant que Dg adjoint depuis le début du mois en cours. Retour sur le parcours en flèche de l’homme qui a été parachuté au sommet de la hiérarchie de l’entreprise en difficulté.
Entré en 2007 -en même temps qu’une dame dont nous taisons pour l’instant l’identité- dans l’entreprise béninoise de télécommunications, sans tambour ni trompette, sous contrat à durée déterminée (CDD), Patrick Yayi, neveu du président de la République propose une offre de services qui fait un premier bruit à l’annonce de son traitement salarial. De sources internes à l’entreprise et, jusqu'à sa récente nomination, il gagnait un salaire de 700 000 F Cfa par mois équivalant à plus de 22 fois le Smig béninois plafonné à 31.725 F Cfa et officiait comme sous-directeur multimédia ainsi que l’a décidé Désiré Adadja, ancien Dg de l’entreprise et conseiller technique du chef de l’Etat dont il deviendra le ministre des télécommunications.
Le recrutement de Patrick Yayi, avec un niveau de salaire si exorbitant -hors convention collective régissant le personnel- posait déjà un problème aux employés qui ne comprennent pas, à ce jour, le traitement de deux poids, deux mesures appliqué au cas de l’espèce. Entretemps, une tentative de convertir son CDD en CDI (contrat à durée indéterminée) a échoué, grâce à la levée de boucliers des travailleurs de la société. Ces derniers fustigent, comme c’est le cas encore aujourd’hui, cette volonté de faire ne se reposant sur aucune règle ni éthique ni légale.
La démarche ainsi dévoilée et remise en cause fut abandonnée, croyait-on. Jusqu’au jour où… le ministre Max Ahouèkè, sans consulter le Dg de Benin Telecom, pour ce que rapportent nos sources, revient à la charge, et prend l’acte de nomination qui «promeut» le jeune inexpérimenté au poste de Dg adjoint, le 17 février 2012. Au mépris des statuts, du décret 2011-758 du 30 novembre 2011 et de la loi 88-005 du 26 avril 1988 lesquels, tous, indiquent les procédures de nomination et les conditions d’éligibilité à un poste stratégique aussi élevé. Sa nomination n’aura ainsi pas été préalablement proposée par le directeur général et le Conseil d’administration n’aura pas non plus donné son avis motivé nécessaire que requiert la procédure légale préétablie.
Pourtant, 72 heures avant, soit le 14 février 2012, le ministre de tutelle qui venait de prendre langue avec le Groupe de Réflexion pour le Développement du Secteur des Télécommunications au Bénin (GRDST), a promis de fonctionner en étroitement collaboration avec les cadres et syndicats de la maison sur des sujets d’importance dont la conduite pourrait avoir un impact négatif sur la gestion de l’entreprise. Hélas! L’engagement n’était que du bluff. Et de ce point de vue, l’arrêté ministériel est resté sous le boisseau jusqu’au début de ce mois de mars, le temps pour le nouveau Dg adjoint de se parer discrètement de ses plus beaux atours, après avoir distillé autour de lui la nouvelle à petites doses.
Ainsi, de son statut de contractuel à durée déterminée, Patrick Yayi aura réussi en si peu de temps (5 ans) le «saut qualitatif», les deux pieds joints, de devenir le 2e personnage qui compte dans l’entreprise. Il rappelle en cela l’autre jeune DG «stagiaire» du clan Yayi qui, sans aucune expérience préalable, a conduit la délicate période de transition à la tête de Bénin Télécoms avant d’abandonner le navire en haute mer sans capitaine ni boussole. Du temps de ce dernier, la situation de l’entreprise s’était considérablement dégradée, apprend-on du personnel. Les résultats d’exploitations de l’entreprise étaient tous négatifs sur la période 2007 à 2010. La gestion des ressources humaines fut inique et désastreuse.
Désormais conscients de la gravité de la situation et pour ne pas en être comptables demain, les cadres du GRDST jurent de «ne plus se taire et ne sont plus prêts à collaborer avec des dirigeants parachutés et inexpérimentés qui vont les abandonner par démission, après les avoir conduits dans le décor».
Arrêté
Année 2012 N°008/MCTIC/DC/SGM/SA portant nomination du directeur général adjoint de la société Bénin Télécom SA
Le ministre de la communication et des technologies de l’information et de la communication
Vu la loi n° 90-032 du 11 décembre 1990, portant constitution de la république du Bénin:
Vu la proclamation le 29 mars 2011, par la cour constitutionnelle des résultats définitifs de l’élection présidentielle du 13 mars 2011:
Vu le décret 2011-758 du 30 novembre 2011 fixant la structure-type des ministères:
Vu le décret n°2012-004 du 24 janvier 2012 portant composition du gouvernement:
Vu le décret n°2007-589 du 28 décembre 2007, portant attribution, organisation et fonctionnement du ministère Délégué auprès du président de la République, chargé de la communication et des technologie de l’information et de la communication:
Vu le décret n°2004-260 du 05 mai 2004 portant création de la société Bénin Télécom SA et approbation de ses statuts:
Considérant les nécessités de service,
ARRETE
Article 1er Monsieur Patrick Yayi est nommé Directeur Général Adjoint de la Société Bénin Télécom SA.
Article 2: le présent arrêté qui abroge toutes dispositions antérieures contraires, prend effet pour compter de sa date de signature et sera enregistré et publié partout où besoin sera.
Cotonou le 17 Fév. 2012
Max Barthélémy AHOUEKE
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