Jamais une crise sociale aura duré autant sous le régime du changement. Depuis plus de deux mois, le régime est secoué par une crise sociale sans précédent avec la grève des enseignants et la contestation des reforme. Et déjà la peur gagne la primature dont le locataire est responsable de cette situation actuelle.
Le premier ministre Pascal Irénée Koupaki serait en disgrâce à la marina. Depuis la radicalisation des positions des syndicats et la persistance de la grève, le premier ministre est devenu la risée de certains collaborateurs directs du Chef de l’Etat qui l’accusent en privé d’être responsable de la crise qui perdure sur le front social. Ils mettent ainsi en cause son incapacité à gérer cette situation pour laquelle le Chef de l’Etat lui a donné plein pouvoir. En effet, depuis la formation de ce gouvernement en Mai 2011, Pascal Irénée Koupaki a hérité de la très délicate porte feuille de la gestion du dialogue social. Il est chargé, comme depuis toujours d’ailleurs de conduire au nom du gouvernement les discussions avec les syndicalistes et d’éteindre les feux sur le plan social. Depuis ce temps, il a réussi cette mission ô combien difficile en surmontant avec brio toutes les crises jusqu’à cette dernière qui n’en était pas une. Après avoir géré pendant plus de huit mois une fronde très aiguë des agents du ministère des finances. Au finish, le gouvernement a été contraint d’augmenter les salaires de ces agents qui avaient brandi au prime abord une revendication bien insolite : retrouver leur collègue Pierre Urbain Dangnivo disparu depuis des mois. Le gouvernement a été obligé de lâcher du lest en augmentant le salaire de ces travailleurs. Et c’est ainsi que de revendication en revendication, on est arrivé à cette situation. Mais contrairement aux autres frondes sociales qui n’ont pas duré aussi longtemps, celle-ci résiste à tout depuis plus de deux mois. Et pour cause, pour la première fois, le président Boni Yayi s’est opposé à donner le moindre kopeck à ces enseignants. Pour les collaborateurs de Boni Yayi, c’était donc lui qui dénouait les différentes crises sociales en acceptant après son premier ministre d’augmenter les salaires. « Cette fois-ci que le Chef de l’Etat a refusé de payer, on a vu ce que le pays est devenu. Ceux qui parlent des talents d’un pompier doivent savoir que c’est Yayi le vrai pompier », ironise un collaborateur direct du Chef de l’Etat lors d’une discussion avec un de ses amis. A la primature, l’ambiance est bien viciée. On craint un coup de colère de Yayi devant les deux dossiers qui le chagrinent le plus en ces jours-ci et qui sont la grève des enseignants et les piétinements du Programme de vérification des importations(Pvi). Ces deux dossiers, rappelons-le, ont hélas été conduits par le premier ministre. Heureusement, l’accalmie revient sur le front syndical et ceci amène les collaborateurs du premier ministre à pousser un ouf de soulagement. Mais à la Marina, cette situation renchérit le camp des détracteurs du premier ministre qui l’attendront prochainement au carrefour.
Laisser un commentaire