Paul Hounguèvou est le secrétaire général du Syndicat National des Agents de la Sécurité Sociale(Synass). Il est monté au créneau dans l’après midi d’hier pour dénoncer les multiples manquements de l’actuel directeur général, Auguste René Ali Yérima à l’égard du président du conseil d’administration et la rébellion qu’il serait en train d’orchestrer depuis son entrée en fonction.
Fonctionnement de la Cnss
La caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) est un établissement public qui s’occupe de l’assurance des travailleurs salariés. Ces assurances prennent la forme de prestations qui leur sont accordées pour la couverture des risques sociaux. Il s’agit des allocations familiales, de la pension de retraite, des indemnités pour les accidents de travail et les maladies professionnelles. Les ressources principales de cette structure sont donc les cotisations sociales versées chaque mois ou chaque trimestre suivant la taille de l’entreprise par les employeurs et sont de l’ordre de 20% de la masse salariale globale. Ces employeurs retiennent sur ce pourcentage, 3.6% du salaire de chaque travailleur ce qui revient à un versement mensuel de 16,40%. Vous convenez donc avec moi que l’employeur a une forte participation dans la mobilisation des ressources de la Cnss.
Par ailleurs, il y a un conseil d’administration composé de neuf membres tous nommés par décret pris en conseil des ministres et selon les normes de l’Oit. Il est en effet constitué de trois instances importantes, c’est-à-dire: l’Etat, les travailleurs, le patronat à raison de trois membres par entité. Les ministères du travail, des finances et de la santé sont représentés par un membre chacun ; le patronat est représenté par trois membres et trois autres membres représentent les confédérations syndicales. Mais je dois préciser qu’il n’y a que les travailleurs et les employeurs qui font la rotation à la présidence de ce conseil d’administration. L’actuelle mandature est assurée par Sébasten Ajavon, supérieur hiérarchique du directeur général Auguste René Ali Yérima nommé le 26 octobre 2006. Un directeur qui vient de faire cinq mois de gestion parsemés de turbulence, de tension généralisée. Il a orchestré une rébellion dans la maison et n’a aucun respect pour la hiérarchie. Et c’est extrêmement grave.
Qu’est ce qui oppose la direction générale au conseil d’Administration?
Les ministre du travails et des finances ont demandé le remplacement de leurs représentants au sein du Conseil d’Administration à travers une simple correspondance. Mais le président Ajavon les a conviés à se conformer au code de sécurité sociale qui stipule que les membres du Ca tirent leur légitimité d’un décret pris en conseil des ministres. Ainsi ce décret étant encore en vigueur, ces ministres ne devraient pas de façon parallèle procéder à leur remplacement. Et au ministre du travail de lui envoyer une lettre dont l’extrait est le suivant: «il ne vous appartient pas de m’apprendre mon travail. Si vous n’obtempérez pas, toutes les décisions que vous prendrez en conseil seront considérées comme étant de nul effet».
En janvier dernier, au cours d’une session initiée par le Conseil d’Administration pour discuter du budget exercice 2012 de la Cnss, le directeur général a soulevé une question préjudicielle alors même que le président n’avait pas encore ouvert la session. Laquelle question relève que la convocation des trois nouveaux membres envoyés par les ministres, n’a pas été signée. Sans mot dire, il est aussitôt sorti de la salle avec ses collaborateurs à qui il a intimé l’ordre de le suivre. Le conseil n’a donc pas pu siéger puisque c’est lui qui détenait les documents de grande importance. Cette attitude, dénote d’une insubordination caractérisée puisque la hiérarchie se respecte. Le Ca est l’instance la plus élevée de la maison qui prend les décisions relatives à son fonctionnement et contrôle l’exécution des décisions.
Pour statuer sur les recours gracieux et régler les difficultés que rencontrent les employeurs redressés avec des majorations énormes, le président du conseil d’Administration a donné l’ordre au directeur général, de signer les convocations des membres qui vont siéger à la commission permanente le lundi 19 mars. J’étais au bureau le lundi quand le Pca m’appelle au téléphone et me demande de bien vouloir le rejoindre au 7e étage, ce que j’ai fait. Et à ma grande surprise, je le vois avec le Sg Lokossou, assis dans le hall où passent tous les usagers de la maison. Constat : ils étaient là depuis au moins 40 minutes à attendre le directeur général. Tout furieux, je suis allé le voir au 8e étage pour qu’il me donne les raisons qui sou tendent son attitude vis-à-vis du président Ajavon. Hélas, je découvre un directeur qui a les nerfs à fleur de peau. Il s’est mis en colère et m’a servi ceci «dites lui d’aller s’occuper de ses affaires à Ekpè, c’est moi qui commande ici. Il n’a signé que six convocations sur les neuf que je lui ai envoyés. Pour les représentants du ministère il refuse de signer. Et il m’envoie des demandes d’explication ». Mais je lui ai automatiquement fait remarquer qu’il aurait, dû en parler au pca pourqu’il ne vienne pas perdre son temps.
Le lendemain mardi, un projet de décret de dissolution du Ca a été pris. J’attends donc de voir si le chef de l’Etat va signer un document du genre pour avoir suffisamment d’éléments d’appréciation par rapport à cette refondation, à cette bonne gouvernance que nous prônons tant ainsi que la charte nationale pour la bonne gouvernance. Là je verrai qu’il y a un véritable complot contre le conseil.
Un appel à lancer?
Je voudrais inviter les travailleurs et les retraités à la mobilisation pour déjouer ce complot. J’invite par ailleurs toutes les composantes du corps social, épris de justice pour que cet instrument soit sauvegardé j’invite par la même occasion Ajavon à de sortir de sa réserve et à l’organiser une conférence de presse. Il sera soutenu par le syndicat.
Laisser un commentaire