La mutinerie partie de Kati mercredi, situé à 15 km de Bamako, a fini par emporter le régime du président Amadou Toumani Touré. La démocratie africaine vient ainsi de perdre une référence qui commençait à faire des émules dans le monde.
Rien de durable ne se fait en Afrique ? C’est à peine que le modèle démocratique malien a commencé par faire des émules dans le monde qu’une entorse lui est faite. Une partie de l’armée, encore elle, vient de mettre un terme à cette jeune et enrichissante expérience démocratique démarrée depuis une vingtaine d’années. Tout est parti d’une mutinerie de soldats de la garnison de Kati, bourgade située à 15 km environ de Bamako. Les mutins s’insurgeaient contre l’armée régulière et surtout contre le Président Touré qu’il accuse de les livrer à la rébellion touarègue du Mouvement national de libération de l’Azawad(Mnla) qui les a fait reculer sur plusieurs fronts et a tué plusieurs de leurs camarades à cause des armes perfectionnées qu’ils ont. A maintes reprises, ces soldats envoyés au front à Menaka, Aguelok, Tessalit, toutes ces viles du nord, théâtres des affrontements avec les rebelles du Mnla, ont tiré sur la sonnette d’alarme sur le manque d’équipements et de matériels militaires pour contrer les assauts répétés du Mnla qui a acquis une force de frappe depuis le retour de la Libye d’ancien combattants touarègues incorporés dans l’armée libyenne. Fatigués d’être les cobayes dans cette guerre, selon leurs dires, le capitaine Sanogo et ses hommes ont décidé de mettre fin au pouvoir qui les fait mourir sur les fronts. De Kati, la mutinerie s’est transformée en un putsch qui a attaqué le palais de koulouba et l’Office de radio et télévision malienne(Ortm). Le régime du président Att a fini par tomber au grand matin. Les mutins dénoncent l’incapacité du régime de Bamako à gérer la rébellion touarègue, dissout touts les institutions et la constitution. L’Afrique donne ainsi un mauvais exemple d’un continent où tout ce qui est bon ne dure pas. Un groupe de militaires peut venir de Kati pour balayer tout ce que le peuple a travaillé pendant des années pour construire. C’est un exemple de bravoure pour ces jeunes soldats mais un mauvais exemple pour la démocratie. C’est la preuve que sur ce continent, tous les régimes sont éphémères et que la démocratie, hélas, n’est pas irréversible.
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