Voici enfin une voix qui pourra redonner espoir au peuple. Hier au Codiam, des personnalités d’horizon divers, ont décidé d’unir leurs efforts pour lutter contre les dérives du régime du changement. C’est Antoine Détchenou qui porte la parole de l’espérance en invitant tout le peuple « à la vigilance » contre « une dictature sournoise » qui s’installe.
Que d’éminences grises hier au Codiam ! Universitaires, syndicalistes, hommes politiques, acteurs de la société civile et quelques vieux routiers qui ont blanchi sous le harnois se sont réunis, sous l’initiative du Comité des cadres et personnes ressources pour la consolidation des acquis démocratiques(Ccpr-Cad) et le Groupe de réflexions, d’initiatives et d’actions(Gria), en ce lieu pour jeter les bases d’un grand front de lutte pour les acquis démocratiques. Au début de son mot de bienvenue, le professeur Antoine Détchenou assis au présidium entre Lucien Glèlè et Célestine Zanou, a donné l’exemple des grands dictateurs africains et montré que « l’on ne naît pas dictateur mais on le devient ». Un à un, il puise dans la récente histoire politique du Bénin des exemples pour montrer que l’heure est grave et que la démocratie béninoise était un péril. « Dans notre pays, il y a eu l’affaire Dangnivo, il y a eu des invectives contre les enseignants(…) Oui, la dictature s’installe sournoisement. Qu’on ne s’y méprenne pas donc, nous évoluons vers une dictature qui ne dit pas son nom ». Il s’attaque également aux tares du régime : la médiocrité et la corruption. « Rien de bon ne peut sortir d’une équipe politique de qualité médiocre(…), une équipe corrompue est disqualifié pour éradiquer la corruption. », a-t-il déclaré. « Paradoxe d’un régime qui veut changer ce qui est bon et amener ce qui est mort », ironise-t-il avant d’inviter les populations à oser. Comme lui d’ailleurs qui a eu le courage de ses mots malgré son grand âge. Deux communications ont suivi. La première présentée par le professeur Moïse Lalèyè a pour thème : « Révision de la constitution du 11 décembre 1990 : conditions objectives, opportunités, démarche et urgence ». Le second a pour thème : « Lépi : Etats des lieux et perspectives » présentée par Célestine Zanou. Deux résolutions sont issues de ces communications et des travaux en commission. Dans leur communiqué final, « le Front demande aux députés de surseoir à toute révision de la constitution et d’engager le débat populaire préalable nécessaire et de démarrer sans délai l’audit et la correction de la Lépi »
COMMUNIQUE FINAL
Sur l’initiative du Comité des Cadres et personnes Ressources pour la Consolidation des Acquis Démocratiques (CCPR-CAD) et du Groupe de Réflexion, d’Initiatives et d’Actions (GRIA), un séminaire a réuni le 22 février 2012 au CODIAM à Cotonou environ une centaine de personnalités de l’arène politique et de la société civile pour débattre des questions de l’actualité politique de notre pays, notamment celle relative à l’opportunité de la révision de la Constitution.
D’entrée de jeu, les participants à ce séminaire ont décidé de se constituer en un Front dénommé Front Citoyen pour la Sauvegarde des Acquis Démocratiques.
Le Front ainsi créé a procédé à une analyse sans complaisance de la situation politique et socio-économique du Bénin, puis mis en exergue des actions prioritaires à engager pour préserver la paix si chère au peuple béninois. Il en ressort ce qui suit :
– Sur le plan économique, le Front constate l’assèchement continu du panier de la ménagère consécutif à l’échec des réformes entreprises dans la précipitation et sans étude préalable sérieuse. Pour y remédier, il urge que le gouvernement prenne les dispositions idoines pour relever le pouvoir d’achat des Béninois qui ne cesse de diminuer ;
– Sur le plan politique, le Front fustige la multiplication des actes attentatoires aux libertés et les velléités dictatoriales tendant à remettre en cause la démocratie béninoise, l’absence d’un débat public préalable annoncé par les Députés avant toute révision de la Constitution ainsi qu’un silence prolongé et inquiétant sur la question de l’audit et de la correction de la LEPI. En conséquence, le Front demande aux Députés de surseoir à toute révision de la Constitution et d’engager le débat populaire préalable nécessaire et de démarrer sans délai l’audit et la correction de la LEPI pour que les prochaines consultations électorales se déroulent dans de bonnes conditions ;
– Sur le plan social, le Front condamne le mépris et l’humiliation dont sont l’objet les acteurs sociaux, particulièrement les enseignants qui ne reçoivent en réponse à leurs légitimes revendications qu’insultes et menaces de toutes sortes. Le Front appelle donc le gouvernement à reprendre immédiatement le dialogue avec les partenaires sociaux pour résoudre la crise que traverse actuellement le monde enseignant et qui prend des proportions inquiétantes pour l’école béninoise ;
Le Front lance un appel à toutes les personnes préoccupées par l’avenir du Bénin afin qu’elles le rejoignent dans le combat citoyen qu’elle vient d’engager.
Fait à Cotonou, le 22 mars 2012
Le Séminaire
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