La crise qui secoue depuis plus de six semaines le secteur éducatif ne concerne pas que les élèves, les enseignants et les parents d’élèves. Dans les cantines scolaires, la mévente bat son plein. Les femmes vendeuses enregistrent des manques à gagner importants, n’ayant plus la possibilité de côtoyer leurs clients habituels -les élèves- qui passent à peine quelques heures par semaine dans l’enceinte des lycées et collèges d’enseignements.
Ça se passe dans un collège d’enseignement général de la place. Il est 10 heures ce matin du mardi 13 mars. Le silence de la sirène n’a pas empêché la présence des élèves, dispersés un peu partout dans la cour de l’établissement. Quelques uns des leurs, plutôt conscient que la situation peut à tout moment revenir à la normale, se concentrent sur les notes de cours qu’ils ont à leur actif. D’autres par contre s’adonnent à des distractions diverses pour tuer le temps. Des blagues pour faire rire l’auditoire et des jeux variés. De l’autre côté, juste derrière un grand bâtiment à deux étages, se trouve la cantine du collège. Ici, les habitudes ont changé. Les vendeuses qui n’avaient pratiquement pas de répit aux heures de pause, se retrouvent désormais seules, face à leurs étalages. L’ambiance est morose. Et les bonnes dames ne semblent pas être d’humeur à se prêter à nos questions. Seulement quelques unes ont pu être compréhensives. « Nous supplions les enseignants de penser à leurs mères que nous sommes. A cause des grèves, les enfants ne viennent plus à l’école et nous ne vendons plus rien». Maman Charbel, vendeuse de riz dans la cantine du collège, retourne chez elle souvent avec 4000 Fcfa de chiffre d’affaires contre 20.000 Fcfa avant la crise:« les élèves du premier cycle qui font le plus grand effectif, passent leur temps à s’amuser et vont manger chez eux quand ils ont faim. Leurs ainés du second cycle préfèrent carrément rester chez eux pour étudier. Je ne vends pratiquement plus rien alors que j’ai des enfants à nourrir», dira t-elle, l’air plaintif. Pour Jean Marc A. 1er responsable de la terminale C, la plupart des élèves en classe d’examen préfèrent rester chez eux pour étudier. Et surtout à cause des grèves, les parents donnent rarement à leurs enfants de ‘’l’argent de poche’’. C’est donc selon lui, le principal motif de la mévente qui se constate dans les cantines scolaires.
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