Débat sur la crise de l’enseignement : Gbénou contourne le débat, Mathys clarifie

«Grève des enseignants : comment sortir de la crise?», tel est le thème du débat de l’émission «Zone Franche» de Canal3 entre le Ministre de l’économie et des finances Adidjatou Mathys et le porte parole du Front, Paulin Gbénou. Face au ministre Mathys beaucoup plus documentée, le syndicaliste a  simplement choisi la stratégie de l’esquive pour s’accrocher à sa seule préoccupation: la prise d’un engagement face à cette nouvelle revendication.

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Sur le plateau de Canal3 hier, deux styles se sont affrontés. Celui du porte parole du Front des trois ordres de l’enseignement Paulin Gbénou, décidé malgré la pauvreté  de ses arguments à défendre sa seule revendication de l’heure. En face de lui, un ministre des finances Adidjatou Mathys, pondérée, cohérente dans son speech, bien outillée et surtout convaincante. 

En plus d’une heure, elle a montré la justesse de la position du gouvernement. Il s’agit de l’ incapacité du gouvernement à faire face à de nouvelles dépenses de salaire même s’il les trouve justifiées. De date récente, la revendication brandie sur le plateau par Paulin Gbénou est la prime d’incitation à la fonction enseignante. Elle a survenue dans la plate forme juste après la rencontre entre certains délégués du front et le Chef de l’Etat. Au cours de cette rencontre, les syndicalistes ont pu se convaincre du fait qu’ils n’ont plus à demander la revalorisation du point indiciaire puisqu’ils l’ont déjà obtenu en 2010. Et c’est alors qu’ils se rabattent sur la prime d’incitation à la fonction enseignante. Il s’agit en fait du « réchauffage »  d’une vieille revendication-datant du temps du président Kérékou- qu’a supprimé le décret institution revalorisation de la fonction enseignante. Au cours de ses différentes interventions, le ministre Mathys a montré qu’il s’agit d’une nouvelle doléance qui sera étudiée bientôt par le gouvernement et pour laquelle il n’est pas nécessaire de se mettre en  grève. Selon elle, le gouvernement ne peut plus rien donner à aucun travailleur. Et comme l’a dit le Chef de l’Etat, le ministre Mathys a réaffirmé l’incapacité du gouvernement à régler cette revendication. Ceci à cause du fait que le pays traverse une mauvaise passe. Mieux, le ratio masse salariale/recette de l’Etat prévu par l’Uemoa pour ne pas dépasser les 35% ont atteint actuellement 47%. Si donc le gouvernement augmente un kopeck, il risque d’être gravement puni par les institutions de Bretton Woods qui s’apprêtent à accorder des aides importantes au Bénin. Elle a rappelé les nombreux avantages que les enseignants ont eu du gouvernement de Yayi. « Chaque que vous demandez, le Chef de l’Etat a donné, pourquoi ne pas le comprendre maintenant qu’il ne peut rien donner », s’offusque le ministre des finances qui invitent les enseignants au patriotisme et surtout à respecter leurs engagements surtout ceux pris devant le Chef de l’Etat de reprendre les cours en attendant que cette nouvelle revendication soit débattue au sein du cadre de concertation gouvernement-syndicats. Le syndicaliste Gbénou a simplement choisi de persister dans sa logique. Il faut que le gouvernement prenne des engagements pour payer cette allocation sinon les enseignants ne vont pas reprendre les chemins de l’école, a dit plusieurs fois Paulin Gbénou, opposant à cette crise les dépenses somptuaires du gouvernement et le gaspillage des deniers publics par les salaires mirobolants des hommes politiques. Face à son obstination à dire la même chose, le ministre Mathys a invité tous les enseignants à la modération et le patriotisme pour sauver l’année scolaire surtout que le gouvernement ne leur doit rien.

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