C’est à Gogounou, loin du foyer des contestations syndicales, au cours d’un meeting improvisé que Yayi se prononce officiellement sur la grève dans le secteur éducatif. Pressentant l’échec de la méthode forte utilisée contre les enseignants, Yayi finit par avouer son incapacité à gérer cette crise et demande aux ministres et aux élus locaux de prendre leurs responsabilités.
Visage fermé, les cernes marquées, le front ridé, posture légèrement voûtée… C’est Yayi totalement abattu et déboussolé qui lance une nouvelle « fatwa » contre les enseignants. Entouré par le ministres Sabaï Katé de l’agriculture, Jonas Gbian de l’énergie, de Léon Bio Bigou, ancien député originaire de la region et de quelques collaborateurs directs, Yayi harangue une foule où la majorité ne comprend rien au français qu’il parlait. Dans tous ces états, Yayi charge les enseignants et affirme que la grève cette fois-ci ne leur donnera pas gain de cause. « S’ils insistent ça ne servira à rien. Moi je suis considéré comme un cabri mort. Et un cabri mort n’a pas peur de couteau. Je leur demande de reprendre le chemin de l’école. Et le dialogue continue(…).Le moment est inapproprié. Nous avons percé le plafond », affirme-t-il pour montrer que le gouvernement ne peut plus rien accorder aux enseignants. Et selon lui, cette revendication n’est pas fondée. « Comment ils vont me demander ce que je n’ai pas. Comment ils peuvent me demander ce qu’ils ont déjà reçu ?(…). Ce dossier me dépasse. Désormais, nous allons confier la direction des écoles et des centres de santé à nos élus locaux. De Cotonou, je suis dans l’incapacité de gérer ces enseignants. Je vous demande de reprendre ce dossier en main », lance-t-il à l‘endroit des maires.
L’opposition toujours dans sa posture de « spectateur joyeux »
A-t-on vraiment une opposition au Bénin ? Depuis toujours, l’opposition béninoise incarnée aujourd’hui par l’Union fait la nation(Un) et le résidu de l’Alliance Abt est toujours absent. Jamais on ne l’entend se prononcer sur les sujets d’intérêt national. Pvi et puis maintenant crise dans le secteur éducatif, autant de sujets d’intérêt national mais qui ne semblent pas trop les émouvoir. Ils ne sortent de leur mutisme que de temps en temps pour se prononcer sur des sujets ayant trait dans à l’avenir. Depuis près de deux mois, la crise continue dans le secteur éducatif l’opposition n’a rien dit. Même pas un petit communiqué pour donner sa position ou faire des propositions alternatives à celles du gouvernement. Est-ce la stratégie du « spectateur joyeux » dont a parlé Bruno Amoussou le 12 mars 2008 et qui montre des spectateurs se moquant d’une équipe en difficulté sur le terrain. Est-ce cette stratégie qui est toujours en marche.
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