La lutte se poursuit dans le secteur éducatif. Toute la journée d’hier, les enseignants étaient encore présents à leur poste respectif sans pour autant reprendre les cours. C’est le constat fait dans les collèges de Houéyiho, Gbégamey, Vêdoko, Nokoué et Zogbo.
Au collège d’enseignement général de Vèdoko
La grève sur le tas continue de faire la pluie et le beau temps. Il est 15 heures ce mardi, la sirène vient de retentir. Les élèves sont en classe et sagement assis. Le silence est total et on croirait même que l’école a repris ses droits. Mais 15 minutes plus tard, aucun enseignant n’est là. Du moins pas dans les salles que nous visitons. Ils sont plutôt ça et là dans l’établissement. Certains dans la salle des professeurs et les autres dans la cour de l’école sous un arbre à discuter. Les mesures de défalcations mais surtout les salaires différés occupent une place importante dans les échanges. « La grève sur le tas lancé par notre syndicat continue», lance un enseignant. Ces derniers fustigent les propos guerriers de certaines personnes qui attisent et poussent à la radicalisation de position de part et d’autre.
Dans les salles de classes, les élèves sont livrés à eux-mêmes. Les plus jeunes jouent, et bavardent. Mais chez les élèves en classe d’examen, l’ambiance est autre. Dans l’une des salles, notamment celle des élèves de terminale, une élève est au tableau. C’est une élève en classe de Terminale D travaillant sous propre initiative avec ses amis. « On ne fait pas cours, c’est plutôt un travail en groupe », répond-elle. A en croire certains élèves, la situation est ainsi depuis hier. Les professeurs sont présents dans l’établissement mais ne dispensent pas les cours. Et ainsi, la grève sur le tas des enseignants fait son petit bonhomme de chemin.
Ceg le Nokoué et Ceg Zogbo
Au Ceg Zogbo, la situation est identique. La grève sur le tas se poursuit et les élèves sont livrés à eux même. Dans la cour de l’école, règne une animation comparable à celle qu’on constate dans les marchés. Les enseignants qui ne sont ni dans les classes en train de travailler, ni dans la salle des professeurs sont éparpillés un peu partout sous les arbres de l’établissement bavardent. Les principaux sujets de discussion sont les dernières mesures prises par le gouvernement à l’endroit des enseignants. Approché, pour en savoir un peu plus sur les raisons qui sous tendent leur cessation de travail, l’un d’eux déclare. ‘’C’est parce que nous attendons que le gouvernement envoie les personnes qui vont nous remplacer. Ce qui est sûr, tant que nous n’aurons pas la satisfaction de nos revendications, nous n’allons pas reprendre le travail. Le gouvernement veut que nous soyons à nos postes de travail. Nous y sommes mais nous ne travaillons pas’’. Au Ceg le Nokoue, la situation est encore plus saumâtre. Les professeurs sont plus que jamais décidés. Un tour dans quelques salles de classe nous a permis de faire le constat. Les enseignants dénoncent les propos discourtois de certaines personnes à la télé. Pour eux, le gouvernement ferait mieux de jouer la carte de l’apaisement, à la place de celle de l’arrogance. Aussi, ont-ils dénoncé le fait que certains ministres du gouvernement aient affirmé que le mouvement de débrayage ne se poursuit plus alors que rien de telle n’est vrai. Néanmoins dans certaines classes, il était aisé de constater que bien que les professeurs ne fussent pas dans les salles de classes, les élèves, certainement ceux des classes d’examen se s’organisent en groupe de 10 ou plus pour travailler.
Situation identique à Houéyiho et Gbégamey
Plus les jours avancent et plus on se rend à l’évidence que les multiples menaces du gouvernement sont loin de dissuader les enseignants toujours déterminés à mener la bataille jusqu’à son terme. Malgré l’ultimatum que leur a lancé le chef de l’Etat pour renouer avec la craie, rien n’a avancé. Hier toute la journée, quelques enseignants étaient présents au collège d’enseignement général de Houéyiho et de Gbégamey mais ont choisi de rester sous les arbres ou de se balader dans la cour de l’établissement. «Nous sommes venus faire acte de présence», confie un professeur de mathématiques au collège d’enseignement général de Houéyiho. Pour lui, le simple fait d’être sur les lieux suffit largement pour contrecarrer les stratégies du gouvernement. Ainsi, il n’aura plus de raison de procéder à des radiations.
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