Membre actif de l’Union fait la Nation, ancien ministre de l’agriculture et du commerce sous le régime du général Mathieu Kérékou et député au parlement béninois, Lazare Sèhouéto était l’invité de l’émission ‘’débats actuels’’ de ce dimanche sur Golfe Télévision. Il a tiré la sonnette d’alarme par rapport à la menace qui plane sur la campagne cotonnière 2012-2013.
«L’heure est grave et si on n’y prend pas garde, l’économie béninoise risque de prendre un coup». Ainsi s’exprimait hier le député Lazare Sèhouéto, président du parti Force clé et membre de l’Union fait la Nation, sur l’émission ‘’Débats Actuels’’ de Golfe télévision. Il s’inquiète du délai trop court pour disposer des intrants afin de lancer la campagne cotonnière de cette année. Et pour ne pas assister en ‘’spectateur joyeux’’ à la déchéance de cette filière qui occupe une place stratégique dans l’économie, il attire l’attention de l’opinion publique sur la politisation qui entoure l’appel d’offre pour l’importation des intrants. D’après lui, le secteur du coton traverse une mauvaise passe et risque de connaître une année blanche. Contrairement aux prévisions du gouvernement d’atteindre d’ici 2015 une production de 500.000 tonnes, il estime que la gestion qui est faite de la filière ne permet pas d’atteindre ce résultat et chiffre la production actuelle à 200.000 tonnes au maximum, un bilan qui, selon lui dénote d’une contre performance du régime de la refondation. Car, dira t-il, en son temps, lorsqu’il était ministre de l’agriculture, il a pu capitaliser 428.000 tonnes. Il reconnaît tout de même que la qualité du coton béninois s’est fortement améliorée ces dernières années, de sorte que le Bénin occupe aujourd’hui la première place dans le secteur. Une position qui risque de lui échapper avec le retard que connaît le processus d’appel d’offre pour l’importation des intrants agricoles. Il parle en effet d’une gestion approximative du gouvernement et déplore l’attitude du ministre Sabaï Katé, qui a arrêté le processus d’appel à candidature. «Le Ghana n’a pas pu se remettre, à ce jour, de l’année blanche cotonnière qu’il a connu en 1984», a-t-il fait remarquer. Et le Bénin n’est pas à l’abri. En témoignent la réticence des investisseurs et l’échec de l’appel d’offre du 22 mars dernier. Pour Lazare Sèhouéto, c’est un scandale qui risque de se produire si le chef de l’Etat ne prend pas la mesure du danger qui guette le secteur. Puisqu’il ne sert à rien d’écarter pour des considérations politiciennes, les têtes pensantes du secteur, au moment où la ressource la plus importante du pays est en voie de disparition», a-t-il conclu.