L’école ouverte mais la reprise des cours attendue

Après plus de deux mois de fermeture, l’école béninoise ouvre ses portes,  mais la reprise des cours n’est pas partout effective. C’est le constat fait hier matin dans certains collèges d’enseignement général des communes d’Abomey-Calavi et de Cotonou. Salles de classe ouvertes, élèves sagement assis et professeurs de nouveau à leurs postes. Sur les tableaux, il est aisé de lire la date du jour et de constater des prises de notes dans les cahiers de cours de certains élèves. Dans la salle des professeurs, des enseignants discutent. La reprise ou non des cours et les menaces du gouvernement font objet de débat et les avis semblent partagés. 

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C’est le décor planté au collège d’enseignement général de Calavi (Ceg1). La présence des hommes en armes venus pour le contrôle donne une atmosphère particulière à l’école ce lundi matin. La vie scolaire semble reprendre ses droits au collège d’enseignement général (Ceg1) d’Abomey-Calavi est-on tenté de dire. Le premier responsable de l’établissement et les agents de sécurité en contrôle confirment cette reprise des activités scolaires.  Mais cette reprise n’est pas partout effective. Dans certaines salles de classe,  à la place des cours, ce sont des échanges entre élèves et professeurs qui occupent les acteurs de l’école. Pas de cours, du moins jusqu’à notre départ. Et ce constat est identique dans d’autres établissements.

Au collège d’enseignement général de Vèdoko Kouhounou, c’est bien le cas. La grève sur le tas du Haut conseil syndical de l’éducation est suivie quasiment à la lettre. Les enseignants étaient certes présents mais n’ont dispensé les cours. Ils sont soit regroupés dans les salles des professeurs ou soit dans les salles de classe à causer avec les élèves. Dans certaines salles de classe, certains éducateurs expérimentent une nouvelle pédagogie d’enseignement. Les cours sont copiés au tableau mais pas d’explication ni de réponse aux questions de compréhension des élèves.

Le suivi de la grève et cette nouvelle pédagogie des enseignants ont conduit à la protestation des élèves. Ces derniers ont, après la recréation, manifesté leur mécontentement à travers un mouvement. Ils disent ne pas être prêts à continuer les cours dans ces conditions. Pour ces élèves, la politique de présence de corps mais d’absence d’esprit ne peut leur permettre d’être outillés pour les examens. Selon certains, les élèves ne soutiennent pas les enseignants mais non plus le gouvernement. A en croire une jeune élève qui a requis l’anonymat, envoyer de nouveaux enseignants tel que préconisé par le gouvernement en remplacement aux enseignants grévistes ne peut sauver l’école. «Ils n’auront pas les armes nécessaires pour continuer et même s’ils en avaient des contraintes de temps les en empêcheront», explique-t-elle. Et c’est pourquoi, les élèves appellent enseignants et gouvernement à retourner à la table de négociation. Car disent-ils, si la situation perdure, seuls les élèves en sortiront perdants.

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