(A malin, malin et demi) La dure épreuve de l’année blanche continue de se profiler sur l’école béninoise. Les enseignants se sont conformés depuis hier, aux sommations du chef de l’Etat de se rendre dans les salles de classe sans toutefois renouer avec la craie. Le constat est identique dans quelques établissements de la place, sillonnés dans la matinée de ce lundi 19 mars.
La lutte continue et le front d’action syndical des trois ordres de l’enseignement, en grève depuis pratiquement dix semaines met la dose. Au collège d’enseignement général de Houéyiho et de Gbégamey, les enseignants, comme en période d’accalmie, se sont rendus très tôt dans les salles de classe. Il est 08 heures. La sirène du collège d’enseignement général de Houéyiho retentit. L’ambiance ne laisse planer aucun doute sur la reprise effective des cours. Et c’était comme si la rentrée scolaire ne venait que de démarrer. Hélas, l’espoir n’aura duré que quelques minutes. Les enseignants sont plutôt allés s’installer dans les salles. Les uns font revivre aux apprenants la nostalgie des livres de conte du cours primaire, les autres dictent les cours sans aucune séance d’explication. Quelques élèves visiblement mécontents de cette nouvelle méthode sortent des salles et rentrent chez eux. Dans une classe de 6e, le comportement insolite de l’enseignant ne passe pas inaperçu. Saisi de pitié devant des élèves qui venaient de faire pratiquement deux mois à la maison, il pris la craie et se met à recopier le cours au tableau. Après avoir rédigé quelques lignes, il nettoie aussitôt le tableau, voyant venir un de ses collègues. Que se passe t-il? «C’est un membre du front qui s’amène», a-t-il marmonné «il ira me dénoncer dès qu’il se rendra compte que je ne suis pas le mouvement». Certains enseignants du collège d’enseignement général de Gbégamey ont choisi de tenir tête au gouvernement en choisissant de rester chez eux. Selon un agent de contrôle qui est venu constater la présence effective des enseignants à leur poste respectif, la liste des absents est établie. Et les autorités aviseront par la suite. Les vacataires quant à eux n’ont pas eu d’autres choix que de se mettre au travail, étant payés en fonction de la masse horaire effectuée. La bataille n’est donc pas à son terme et chaque protagoniste, dans une veille permanente se regarde en chien de faïence.
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