L’espoir n’aura duré que 24 heures. Les négociations gouvernement/syndicats qui avaient suscité le mercredi dernier un optimisme quant à l’issue de la grève des enseignants se sont soldées, hier, par un nouveau fiasco. Selon des sources internes à la Commission nationale permanente de négociation gouvernement/confédérations et centrales, la séance extraordinaire de ladite commission tenue hier à l’Infosec n’a abouti qu’à un échec. La cause de ce nouveau fiasco est que le gouvernement, notamment le chef de l’Etat, a affirmé que les ressources actuelles de l’Etat ne lui permettent pas de satisfaire à la revendication des enseignants.
Ladite revendication n’est rien d’autre que le rétablissement de l’allocation d’incitation à la fonction enseignante. Ce qui est contraire à la conclusion de la séance entre délégation gouvernementale et responsables syndicaux du mercredi dernier.
A leur rencontre de ce mercredi, syndicalistes et membres du gouvernement ont pu identifier la cause de la grève qui secoue le secteur de l’enseignement général et technique depuis plus de six semaines. Il s’agit, selon les deux camps, de l’allocation d’incitation à la fonction enseignante. Et sous la houlette de son président et premier ministre, Pascal Irénée Koupaki, la Commission de négociations devrait proposer les modalités pour le rétablissement de l’allocation exigée par les enseignants. Et la contrepartie demandée par le gouvernement était la levée de la motion de grève. «Mais les négociations ont pris fin un peu tard dans la nuit et matériellement cela n’a pas été pas possible. Mieux, il fallait obligatoirement consulter la base. Les enseignants voulaient également une garantie avant de lever leur motion de grève», a expliqué un membre de la Commission permanente. Et selon lui, c’est à ce niveau d’évolution que se trouvaient les négociations quand ils ont été conviés à une séance extraordinaire dans la soirée. Le premier ministre leur fait part du message du président Boni Yayi. Un message selon lequel il aurait expliqué clairement aux membres du Front, l’incapacité financière du gouvernement à satisfaire à leur revendication. Les enseignants devraient donc reprendre le chemin des classes pendant que les réflexions se poursuivront. Le premier ministre les a ensuite conviés à une séance extraordinaire dans la soirée d’hier. Cette nouvelle du premier ministre a donc jeté de l’huile sur le feu. Et les enseignants prévoient, apprend-on, de déposer une nouvelle motion dès le lundi pour la poursuite de la grève. En attendant, tard dans la nuit d’hier, des sources internes à la Présidence de la république révèlent que le président a fait l’option de recourir aux appelés du service militaire d’intérêt national pour remplacer les enseignants grévistes. Un communiqué signé du Secrétaire général du gouvernement, et diffusé en bande défilante sur la télévision nationale, confirme ladite information.
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