Luc Ethissè Dinha en exposition à Djougou : l’insécurité routière en images

Ethissè Luc Dinha. Le jeune homme est  un de ces chasseurs d’images expérimentés de la ville de Djougou. A l’exposition de photographie d’art à la maison des artisans de Djougou, fin février dernier, il expose une œuvre révélatrice du quotidien de l’Africain. A la fois, l’objectif de son appareil a pu capter une voiture en plein chargement, une autre en activité contraire, un taxi moto étrangement chargé sur le point de départ. 

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Les deux automobiles en profondeur de champs avec la moto en avant plan. La description est aussi frappante qu’authentique. Le bordel vécu sur les parcs automobiles et surtout l’insécurité marchandée à tout prix sont retracés par la photographie bien cadrée et parfaitement équilibrée.

Le photographe ressort à travers son œuvre la débrouillardise qui conduit à l’incivisme : le non respect des normes est de règle et le goût du risque d’actualité. Le photographe initié depuis 1988, dénonce l’attitude irresponsable de certains conducteurs de taxi moto. Au centre de la prise de l’image, le zémidjan et son client affichent des comportements qui ne garantissent point leur sécurité. Contrairement à la norme, le casque devant être porté à la tête pour minimiser les effets des accidents est plutôt délaissé au profit du phare de la moto. Autre comportements à risques, le conducteur s’oblige à fournir un effort remarquable pour percevoir tout ce qui  peut s’opposer  à sa vue au cours de son déplacement. En effet, sur le  réservoir d’essence de sa moto, un  volumineux bagage de la cliente. Comme pour couronner le tout, cette dernière, dans la dynamique d’économiser un  peu de  sous, se voit contrainte de jouer à l’équilibriste. Elle offre à ses deux jambes, le luxe de porter deux autres fardeaux. Ce qui met en danger leurs vies. Du coup, le souci d’économiser et le goût du risque cohabitent.

La scène est récurrente. Elle se vit à tous les carrefours et sur toutes les rues des cités africaines. La liste des cas de décès engendrés par ce désordre ne cesse de s’allonger.
Les faits d’insécurité ressortis par l’attitude du conducteur de taxi moto et sa passagère sont autant parlant que les autres comportements observés sur les deux automobiles. Cette dénonciation de l’insécurité sur les routes faite par le photographe rappelle l’autre artiste sculpteur. Dominique Zinkpè lors de ces multiples expositions a également eu le mérite de décrier cette insécurité à travers les surcharges observées sur les véhicules taxis. Sur l’œuvre de Luc Ethissè de Dinha et à travers l’exposition ambulante de Dominique Zinkpè à la neuvième édition festival international des théâtres du Bénin (Fitheb 2008), la dénonciation des pratiques d’insécurité ont été au rendez-vous. Pourtant elles persistent.

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