A 600km environ de Cotonou, au Nord-Bénin, la ville de Natitingou doit son nom à un homme qui par ses comportements en contraste avec les traditions socioculturelles de la cité à l’époque, s’est fait remarquer. Nanto. Natitingou: Nanto tingou en wama, langue locale parlée au Nord-Bénin. Le village de Nanto. Célibataire, l’homme s’y était installé avec comme activité principale, la chasse. A l’origine, dans la culture Wama, raconte Kassa Métiki, le Maire de la ville, en dehors de la femme, l’homme ne doit pas s’approcher des activités de cuisine.
«Vous ne verrez jamais dans notre culture un homme laver les assiettes ; un homme moudre, préparer à manger, puiser de l’eau, etc. Mais lui, il a commencé par mener toutes ces activités.» confie le maire. Nanto, c’est celui qui écrase les condiments, puise de l’eau, prépare les mets, etc. Alors il est paru bizarre aux yeux de la population des autres localités. «L’homme qui écrase», c’était à un moment donné, son surnom. Pour se rendre chez lui, ses co-habitants se disaient: «allons chez l’homme qui écrase : chez Nanto. Nanto Tingou, le village de Nanto», raconte le Maire.
Pas de trace de Nanto au musée régional de Natitingou
Bien qu’il soit celui qui a donné son nom à la ville, le musée régional de Natitingou ne contient aucun objet pour pérenniser sa mémoire. Mais pour d’autres grands hommes comme Kaba, il y en a. D’après l’histoire à nous racontée par des sages de la ville, non seulement il n’y avait pas l’écriture mais aussi, pas d’objets pouvant être conservés pour sa mémoire. «Notre culture était beaucoup plus orale. Voilà pourquoi il est beaucoup plus difficile d’avoir des éléments afférents à l’existence de Nanto. En plus, Nanto n’a pas été une personnalité influente, un roi par exemple. Mais par rapport à ces habitudes qui contrastaient avec les réalités socioculturelles du milieu, il s’est fait identifier et c’est ainsi que la ville porte son nom» explique le Maire.
Kaba, le héros de Natitingou
Par contre a-t-il poursuivi, Kaba a quant à lui, mené une lutte farouche pendant trois ans. Les champs de bataille sont là, c’est plus facile de retrouver ses traces. Kaba n’était pas contre la pénétration du colonisateur mais contre les abus, à en croire Kassa Mitiki. Après les impôts, c’était surtout les recrutements abusifs. La lutte de Kaba a été une préoccupation de la population à l’époque, qu’il a sue cerner. Ces populations l’ont suivi dans cette guerre qui a duré trois ans. Les grottes existent. Actuellement la municipalité est en train de construire le parcours de Kaba. C’est l’ensemble des sites sur lesquels il a livré ses batailles farouches. Il y a la rivière au niveau de Perma d’où est extrait actuellement l’or. De ce site, d’après l’histoire, la guerre s’est déplacée sur près de 10 km vers Dadaori où le combat a été rude. «C’est à cet endroit que Kaba aura été anéanti, par trahison, dans une grotte où il s’est retrouvé. Sur ce site, se trouvent encore des crânes, des ossements.
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