Entretien avec l’ancien président des étudiants haïtiens vivant au Bénin

‘’Notre objectif est d’aller reconstruire notre pays à la fin de notre formation’’
Le 3 mars 2011, le gouvernement béninois a permis à ce qu’un groupe d’étudiants haïtiens foule le sol béninois afin  de leur permettre de continuer leurs études à la suite du séisme qui a détruit le pays le 12 janvier de la même année. Un an après, votre rédaction s’est rapprochée de leur responsable François Croilnor pour en savoir un peu plus sur leur condition de vie.

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Nouvelle tribune: Votre intégration ici au Bénin, comment s’est-elle passée?
«Je pense qu’elle s’est bien passée. C’est vrai qu’au début, elle a été un peu difficile, mais maintenant, c’est-à-dire un an après notre arrivée au Bénin, on est à l’aise, c’est comme chez nous, et on est bien.»

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées au cours de votre intégration au Bénin?
«Les difficultés étaient d’ordre climatique, socio culturelle. C’est comme toute personne qui quitte son pays et va dans un autre. Il y a toujours des problèmes qu’elle rencontre et ceci c’est vraiment naturel. On avait du mal à nous alimenter parce que les nourritures du Bénin nous étaient étrangères. Bon il y avait aussi de petites difficultés qu’on rencontrait et qu’on ne rencontre plus.»

Sur le plan des études comment est-ce-que vous arrivez à vous en sortir?
«Difficilement. Parce que le système béninois est différent de celui de notre pays. On peut dire que c’est au tout début de notre séjour ici que les difficultés paraissaient infranchissables. Mais maintenant qu’on a déjà passé une année ici au Bénin, on arrive à les surmonter. On suit bien les cours et maintenant que nous sommes en deuxième année, les difficultés nous paraissent moindres. Surtout dans les amphis, nous trouvons de place pour nous asseoir contrairement au début où c’était vraiment difficile de trouver une place où s’asseoir. Mais il faut dire que malgré ces difficultés que nous avons rencontrées, notre taux d’admission est de 68%, même si on aurait souhaité un pourcentage largement supérieur.»

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A la fin de votre formation ici est-ce-que vous allez retourner chez vous?
«Mais c’est ça l’objectif. Nous sommes venus nous faire former ici pour aller construire par la suite notre pays. Après la dévastation du pays par un séisme, il y a eu beaucoup de pertes en vies humaines comme il en a eu sur d’autres plans. Donc nous avons l’obligation d’aller reconstruire notre pays à la fin de notre formation.»

Quelles sont les aides que porte le gouvernement haïtien à votre endroit?
«Pour être sincère, nous ne recevons aucune aide de la part du gouvernement haïtien. C’est vrai qu’on aurait voulu qu’il nous fasse quelque chose mais actuellement, la priorité est accordée à d’autres choses. Aussi, faut-il dire que le gouvernement n’est pas encore stable.»

Quel mot avez-vous à lancer au gouvernement béninois pour qu’il améliore davantage vos conditions de vie?
«Je crois qu’on ne peut rien dire d’autre si ce n’est de le remercier. Tout d’abord parce qu’il a permis à ce qu’on étudie au Bénin. Ensuite vue aussi la crise financière qui secoue le monde il fait tout pour nous garantir le minimum.»

Votre dernier mot?
«Je ne peux que dire merci d’abord aux autorités du Bénin, ensuite à votre journal ‘’La Nouvelle Tribune’’ pour nous avoir accordé cette interview et enfin à tous les étudiants du campus d’Abomey-Calavi»

Réalisation:
Ben-Saïd Adjiboyrihan

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