Projet de révision de la Constitution : la société civile dit «non» et demande un moratoire

Le projet de révision de la Constitution évolue à grands pas. A quelques jours de l’ouverture d’une session extraordinaire au parlement sur le sujet, la société civile fait connaître sa position. Elle s’oppose à toute révision, non consensuelle de la Constitution telle que conduite par le gouvernement actuellement et demande un an de moratoire.

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« Les organisations de la société civile, des personnalités et universitaires réunis en atelier d’experts sur l’initiative de Wanep Bénin en appellent au sens élevé  de responsabilité, d‘écoute et de dialogue des députés en leur qualité de représentants du peuple afin qu’ils renoncent à toute entreprise précipitée de révision de la Constitution, notamment lors de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale prévue pour démarrer le 19 mars 2012».

 Elles rejettent toute entreprise de révision de cet instrument qui conduirait à un changement de république ou qui porterait atteinte aux verrous portant sur la limitation à deux, du mandat présidentiel et sur l’âge minimum ou maximum pour l’éligibilité à la fonction du Président de la république. Telle est la position de la société civile sur la révision de la constitution rendue publique hier au Chant d’Oiseau et lue par Pascaline Victoire Chacha. Dans les « considérant» qui fondent cette prise de décision, ces organisations fustigent le fait que le Chef de l’Etat n’a pas tenu sa promesse de vulgariser et d’expliquer aux citoyens afin que ceux-ci se prononcent sur les différentes modifications envisagées. Elles notent également une confusion créée dans les esprits du fait que depuis 2009, en dehors de la commission de relecture dirigée par le professeur Maurice Ahanhanzo Glèlè, une autre commission dirigée par Joseph Gnonlonfoun serait actuellement à pied d’œuvre sur le même sujet. Au regard de cela et surtout de l’occultisme qui a caractérisé ce processus, elles « estiment qu’un délai d’un an serait plus adéquat pour organiser de véritables échanges et mécanismes de remontée vers la représentation nationale des propositions impliquant les leaders d’opinion, les autorités traditionnelles, morales et religieuses, les associations diverses, voire les citoyens non organisés autour des points de modification éventuelle de la constitution du 11 décembre 1990 » et en « appellent à la vigilance du Chef de l’Etat, des députés, des partis politiques, des travailleurs, des jeunes, des femmes, de toute la société civile et de toutes les forces vives de la nation, pour un amendement éclairé de la constitution du 11 décembre 1990 et la consolidation des acquis de la conférence nationale ». Toutefois, ces organisations de la société civile reconnaissent les efforts fournis par la commission de relecture en introduisant dans la nouvelle mouture des amendements de taille comme la constitutionnalisation de la Cena, même si elles s’inquiètent du nombre élevé de ses membres, soit 17. Il s’agit là d’une posture prudente dont le seul objectif est le souci d’une révision consensuelle de la Constitution.

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