Le conseil des ministres du mercredi 04 Avril dernier (lire ici) a pris Plusieurs décisions importantes. Entre autres, il a révisé des contrats importants dont celui qui le lie à Bénin Contrôl au sujet du Programme de vérification des importations. Une décision prise unilatéralement, sans consultation préalable avec la société et qui risque de lui coûter chère.
Le gouvernement a fini par jeter le froc aux orties. Au cours de son conseil des ministres du mercredi dernier, il a enfin révisé le contrat de Bénin Contrôl. La décision, bien que surprenante pour le grand nombre, n’est pourtant pas si nouvelle que ça. Elle était pensée et mûrie depuis des jours dans les arcanes du pouvoir. Quelques acteurs portuaires, visiblement prébendés par le pouvoir en ont fait d’ailleurs l’écho dans les médias. Il reste son caractère saugrenu qui ne manque pas de susciter des interrogations. On ne comprend pas toujours comment ce gouvernement, naguère friand et défenseur acharné des reformes surtout du Pvi en finit aujourd’hui à montrer toute cette déprime, ce mépris pour le Pvi au nom duquel des tournées gouvernementales ont été organisées et des menaces proférées à l’endroit des douaniers. Dans le relevé de ce conseil dont Nouvelle Tribune publie la copie, les aberrations se suivent les unes les autres dans un enchevêtrement saugrenu. La haute instance de décision de l’exécutif, après avoir écouté trois communications du Ministre délégué chargé de l’économie maritime, des transports maritimes et des infrastructures portuaires. Dans son analyse des communications, le gouvernement constate que « le barème tarifaire des taxes et des redevances des prestations relatives à l’enlèvement des véhicules d’occasion en transit au port de Cotonou et des frontières terrestres tel que fixés par l’arrêté interministériel N° 056/Mdecemtmip/Mfe/Dc/Sgm/Dpp/Pac/ Dggid/Sa du 16 novembre a connu une augmentation de 34, 47% par rapport au ancien barème. Il note aussi que les acteurs principaux qui sont l’Etat et les gestionnaires de parc n’en bénéficient. Dans une hypocrisie inouïe, le conseil des ministres ajoute que ces reformes n’ont pas reçu d’adhésion de la majorité des acteurs et ceci a entraîné la baisse des importations au Bénin. De ces constats, il prend quatre décisions importantes qui sont : la suppression du Centre de formalités du transit, la fixation d’un nouveau barème de fixation des tarifs, des taxes et redevances, la reprise de l’escorte par la douane et l’annulation de la convention de sécurisation signée avec Bénin Control, la prise de participation de l’Etat dans le capital social de la Société d’exploitation du Guichet Unique au Port de Cotonou e l‘Etat dans la Société de gestion du guichet unique. Le gouvernement va plus loin. Le conseil a instruit des ministres concernés pour rencontrer dans les 72 heures, pour revoir les termes du contrat initial. En outre, le même comité ministériel est instruit pour négocier avec le partenaire les modalités de transfert éventuel des matériels de tracking à l’Etat.
Pied dans la fourmilière
Au regard de ces décisions, deux grands constats se dégagent. Le premier est que le gouvernement n’a cure du respect de ses engagements. Comment peut-on comprendre qu’à ce niveau de responsabilité, on ait pu remettre en cause un contrat paraphé par le gouvernement sans discussion préalable avec le partenaire ? Chose paradoxale, c’est après avoir posé cet acte grave qu’on envoie une délégation auprès du partenaire pour discuter. Il s’agit là d’une hérésie difficile à accepter de la part de d’un gouvernement. Tout ceci prouve que le gouvernement ne prend pas le temps de bien mûrir les dossiers avant de prendre les décisions. Si ce travail préalable d’étude de faisabilité avait été fait, on ne pourrait plus assister à cet aveu d’échec des reformes noté dans le communiqué. Le deuxième constat est que le gouvernement n’a pas tiré leçon de ces balbutiements et ces échecs. Comme à son habitude, dans un triomphalisme béat, on semble s’enorgueillir des nouveaux amendements et sans les expérimenter on imagine les revenus qu’ils peuvent générer et on les affecte aux secteurs sociaux. Le gouvernement n’a pas l’air de se soucier de sa parole donnée et de son engagement, gages pourtant nécessaires pour rassurer ses partenaires politiques qui boudent son projet de révision de la constitution.
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