Il a suffi de la crise d’intrants dans la filière coton pour qu’on découvre que l’Association interprofessionnelle de coton(Aic) n’y avait pas bonne presse. Depuis, cette organisation est la risée de tous, attaquée de toutes parts par tous les acteurs pour ses nombreux agissements subreptices. Producteurs, experts, responsables de la qualité, tous demandent la révision des textes qui régissent l’Aic.
A quelque chose, malheur est bon, dit-on. Il a fallu la naissance de cette crise dans le secteur du coton pour que les dérives et les abus de l’Aic soient mis à nu. Hier sur le plateau de Golf Télévision, une dizaine de producteurs de coton, venus d’horizons divers ont dénoncé les misères que l’Aic les fait subir. Selon eux, l’Aic s’arroge tous les pouvoirs dans le secteur. C’est elle qui fixe les prix du coton, vend les intrants chers aux producteurs enfin de ramasser les intrants. L’Aic parle au nom des producteurs alors qu’elle ne comprend pas en son sein de producteurs. Ces diatribes des producteurs contre l’Aic ne sont pas les seuls enregistrés ces derniers jours. Autre réaction enregistrée, celle du Directeur de la promotion de la qualité et du conditionnement des produits agricoles. Dans sa déclaration, il dénonce la violation des textes de la république par l’Aic qui a mené les activités d’évaluation de la quantité de coton graine tant sur le marché que dans les usines sans la participation du personnel officiel de contrôle. Il dénonce aussi que le suivi de la fiabilité des instruments de mesure en cours d’utilisation n’a pas été réalisé comme par le passé, que les activités au niveau des ponts bascules ont été menées sans un suivi du personnel habilité et que les tests de rendement devraient être réalisées avec la participation des agents de contrôle et sanctionnés par un procès-verbal. Il n’est pas le seul, les Dg des Centres régionaux de promotion agricole(Cerpa) et les responsables communaux pour la promotion agricole ont tous fustigé le non respect des accords de campagne par certains acteurs notamment les Importateurs et Distributeurs d’Intrants (IDI) entraînant le non respect des itinéraires techniques du fait du retard et de l’insuffisance dans l’approvisionnement en intrants des producteurs et obligeant exceptionnellement au cours de la campagne 2011-2012, l’Etat à prendre ses responsabilités régaliennes avec l’acquisition des produits de traitement phytosanitaires depuis le Burkina-Faso. Tous, ils ont demandé et souhaité que les textes en la matière soient revus afin de minimiser les pouvoirs de l’Aic. Pourtant le mercredi dernier, elle se vantait d’avoir fait un bon travail et semble accuser le gouvernement. A malin, malin et demi.
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