Des enseignants se retrouvent avec 24 F cfa sur leur fiche de paye

Les défalcations opérées sur salaire par le gouvernement ne sont pas du goût des enseignants. Ces derniers ont manifesté, à travers un sit-in organisé au Ministère de l’Economie et des Finances, dans la matinée d’hier, leurs mécontentements.

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De 73.519 Fcfa, un enseignant se retrouve avec 24 Fcfa net à payer. D’autres, plus chanceux, ont vu leurs salaires défalqués de plus des ⅔. Ce sont là, des séquelles de la grève jugée «illégale»  des enseignants. Et c’est cette défalcation qui justifie la colère des éducateurs de la maternelle du primaire, du secondaire et de la formation technique et professionnelle.

Hier, pour manifester leurs mécontentements, ils s’étaient réunis en sit-in de protestation au Ministère de l’Economie et des Finances. Parcourant un répertoire de chansons hostiles au gouvernement et contre les mesures de défalcations appliquées sur leurs salaires, les manifestants ont scandé et dansé ; vuvuzela à l’appui. Sur l’une des banderoles, l’on pouvait aisément lire «Le travail aussi sera défalqué» et sur l’autre, les revendications des enseignants grévistes.
Paul Essè Iko, membre du Haut Conseil syndical de l’éducation, a, dans un langage biblique, fustigé les «manœuvres» du gouvernement qui, selon ses propos, s’acharneraient sur les «pauvres» enseignants. «Les “je vous aime” du président sont tellement grands qu’il a décidé de défalquer le salaire des enseignants», a ironisé l’un des porte-paroles du Front d’Action des enseignants.

A en croire Paulin Gbénou, le gouvernement serait en train de faire l’option de l’année blanche en mettant à exécution ses menaces de défalcation sur salaire. Il a apporté un démenti au sujet des enseignants (environ 600) qui seraient radiés par le gouvernement. «Le gouvernement n’a ni le droit de radier, ni de défalquer si, comme la nôtre, la grève est fondée», a-t-il précisé. Et Eustache Zinzindohoué d’ajouter que le maximum à défalquer du salaire d’un travailleur toujours en service ne devrait pas excéder le tiers du salaire de ce dernier. C’est d’après les lois en vigeur au Bénin, à l’en croire.
Dans les «considérant» de la motion de protestation lue par Jean-Pierre Koucou, les enseignants dénoncent le retard de paiement ainsi que le caractère illégal des défalcations effectuées sur leurs salaires. Ils s’insurgent contre les représailles de manifestations pacifiques tel que constatées dans le Zou où des enseignants seraient bastonnés et mis aux arrêts alors qu’ils manifestaient contre les défalcations faites sur leurs mensualités. Les enseignants exigent la remise immédiate des montants défalqués et des dommages et intérêts que ces défalcations auraient causés.
En l’absence du Ministre Adidjatou Mathys, c’est son directeur de cabinet qui a reçu la motion. Il dit prendre acte et a, au nom de son ministre, invité les enseignants à la patience.
Mais les enseignants se disent prêts à «lutter contre l’injustice jusqu’au bout, même sans salaire». Dans cette optique, un nouveau sit-in est prévu pour le 17 avril prochain.

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