Les membres de l’internationale de l’éducation s’indignent de la manière dont la liberté syndicale est bafouée en République du Bénin. Dans une lettre ouverte, ils invitent le chef de l’Etat à la retenue et au respect des textes qui prévoient et garantissent le droit de grève.
Au lieu de favoriser le dialogue avec les organisations syndicales, en vue de parvenir à des solutions justes, fondées sur les engagements auxquels l’Etat a librement souscrit, le gouvernement a préféré procéder, selon l’internationale de l’éducation, par menaces et intimidations, en violation flagrante des normes de l’Organisation Internationale du Travail (OIT). Dans une correspondance qu’elle a adressée au chef de l’Etat le 29 mars 2012, la plus grande fédération mondiale des syndicats du secteur de l’éducation, dénonce de la façon la plus absolue, la manière dont le gouvernement béninois traite depuis quelques mois, les organisations syndicales et leurs membres. Les informations qui lui ont été transmises par les confédérations et centrales syndicales du Bénin, révèlent en effet que les dirigeants ont fait le choix des menaces, des intimidations et de la répression à l’encontre de plusieurs milliers d’enseignantes et d’enseignants syndicalistes, au mépris de la loi et des instruments internationaux pertinents que le pays a librement ratifiés ou signés.
Fred van Leeuwen, Secrétaire Général de l’internationale de l’éducation est remonté dans l’histoire pour démontrer, à travers des arguments, les raisons de son indignation. Le mardi 20 mars 2012 en effet, Ganiou Yessoufou et son épouse, professeurs au Ceg d’Akpakpa Centre à Cotonou, auraient été arrêtés pour violation de l’interdiction de réunion sur les lieux de travail. C’est sous la pression des enseignants qu’ils auraient été relaxés. Le mercredi 21 mars, quatorze (14) enseignants du CEG « Entente » à Cotonou auraient été molestés et arrêtés pour observation de la grève, sur injonction de la directrice. Ils auraient été relaxés suite aux protestations des élèves et des syndicats. Ce même jour, deux responsables syndicaux, Jules Amoussouga et Cécile Ayadokoun, auraient été arrêtés à Abomey, au motif d’avoir eu des échanges avec leurs collègues, sur la poursuite de la grève. C’est ici aussi la pression d’autres enseignants qui aurait permis leur relaxe. «La situation décrite ci-dessus et les mesures prises par le gouvernement sont inacceptables, car incompatibles avec le libre exercice des droits syndicaux reconnus et garantis par les législations nationales et internationales». C’est pourquoi, l’Ie demande au président Boni Yayi de mettre un terme aux intimidations et aux mauvais traitements de ces enseignants qui ne font que défendre une cause juste et noble.
Au cas où le gouvernement béninois choisirait de rester sourd aux appels à la raison lancés par l’Internationale de l’Education, la Confédération Syndicale Internationale et d’autres institutions, ces derniers menacent d’exposer davantage le Bénin sur la scène internationale et de saisir les partenaires au développement sur les dangers que représenteraient pour leurs investissements, les violations des droits fondamentaux des travailleurs.
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