Des licenciements au bout d’un discours dit d’apaisement

Quels que soient les louvoiements, le plan social annoncé aura bien lieu à la mairie de Cotonou. Le premier adjoint au maire de la ville semble refuser la chose tout en admettant son contraire, en évitant d’aller droit au but. Mais cela, les responsables syndicaux l’auront compris avant lui. L’intervention de Lehady Soglo publiée ci-contre le démontre à suffisance sans convaincre de l’espoir qu’il croit susciter.

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 Tantôt, il rassure et essaie d’apaiser les 169 personnes visées par le plan: «N’ayez pas peur, ayez foi en l’avenir…». Tantôt il enfonce le clou: «Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous en sommes arrivés là. Et je sais que c’est très difficile de trouver un emploi dans le contexte économique de notre pays aujourd’hui, et le perdre est encore plus douloureux». En cela, son souci de justifier le bien-fondé de la mesure ne le quitte pas: «…Tout est parti de la nécessité pour nous de respecter les exigences des bailleurs de fonds…».

Expliquant davantage la douloureuse décision, il évoque les exigences du ratio charges salariales sur recettes de fonctionnement qui, aux yeux desdits bailleurs de fonds et partenaires au développement, imposent de ne pas dépasser 20%. Or, depuis mars 2011, notent-il, «les services financiers ont attiré notre attention sur ce ratio qui a atteint les 32%».

Levant un coin de voile sur les calculs descendus par ses services financiers pour montrer les limites du désir de son cabinet à maintenir les agents contractuels en poste, Léhady Soglo part «des recettes de fonctionnement et des charges de salaire des cinq dernières années (2007 à 2011), et avec les prévisions budgétaires de 2012» en faisant constater que «le ratio tournerait, au mieux des cas autour de 29%». Donc, largement au-delà des contraintes fixées par les partenaires au développement qui, par ailleurs, «apportent des appuis financiers considérables à la Ville». Et de conclure qu’il est «au regret de ne pas pouvoir faire mieux pour maintenir tout l’effectif concerné au travail, malgré notre bonne volonté et notre détermination». Ce à quoi, un des responsables du Synatel interrogé au téléphone, tard hier soir, promet d’exiger qu’il «soit démontré aux agents ciblés que l’effort quotidiennement fourni par les camarades ne permettent pas de tenir les engagements salariaux à leur égard».

Dans ces conditions, la mayonnaise aura-t-elle pris? On attend de voir.

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