Fréquence des actes attentatoires à l’Un : l’option suicidaire du Prd

Après la Rb, c’est le Prd qui s’illustre dans sa volonté d’abandonner le navire Un. Si le premier a fait une option de trahison plus directe en rejoignant la majorité présidentielle, le second semble opter pour l’usage des subterfuges afin de quitter la coalition. Confirmant, comme le disent certains de ses alliés, l’image d’un parti né pour satisfaire les seules ambitions de son président. 

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Les petits calculs sont de retour au Prd. Depuis les dernières élections législatives, le parti semble opter pour un mouvement solitaire. Il ne fait plus rien dans le cadre de l’Union fait la nation. Il fait tout seul. Plusieurs actes illustrent cette nouvelle orientation politique. Le premier est la création du groupe parlementaire Prd, à l’insu de ses alliés mis souvent devant le fait accompli. Puis après, le parti a organisé un séminaire sur la révision de la constitution indépendamment des autres partis. Ensuite, le  pari a fait une déclaration officielle d’appartenance à l’opposition alors que les députés de l’Un l’ont déjà fait il y a des mois. Enfin, chose plus grave encore, le parti propose une nouvelle Charte à ses alliés, feignant ainsi d’ignorer l’existence des textes de l’Un et du protocole d’entente qu’il a paraphé. Dans ce document rendu public hier par certains journaux, l’article premier est bien évocateur de la trahison. « L’Un est un cadre de dialogue et de concertation entre les partis membres qui gardent chacun son autonomie organisationnel et décisionnelle », stipule cet article. Et plus loin, à l’article 5 de la charte proposée, on peut lire : « à l’occasion des consultations électorales municipales et locales, les partis membres de l’Un s’efforceront de conserver les listes communes dans chaque municipalité. Ces listes porteront le logo Un ». Ces différentes propositions bien qu’elles sont bonnes, remettent dangereusement en cause les fondements de l’Un qui a pour finalité de se transformer en parti politique unique. Il  s’agit ni plus, ni moins que d’une trahison politique. Le Prd a oublié certainement qu’il  a signé cette loi où les partis signataires sont condamnés à rester ensemble, à fusionner au bout de deux ans d’alliance, si possible.

Amnésie

Mais le parti semble être gagné par une amnésie suspecte. Tout le mode semble oublier les moments forts de l’Un. On semble oublier les années 2008, 2009, 2010 et 2011 où la fièvre « unioniste » gagnait tout le monde. On se rappelle bien des nombreuses réunions tenues par le président Houngbédji  pour demander aux structures du parti à propager au sein des militants à la base l’importance et les avantages à rester dans une telle union. On se rappelle bien des nombreux sacrifices et même des concessions faites par lui en défaveur des militants de son parti pour briguer le poste –alors très convoité- de candidat unique de l’Un. A-t-on oublié les périodes de précampagne et de campagne où le président Houngbédji, flanqué des ténors de l’Un, passait de village en village, de hameau en hameau pour demander à tous les militants de croire à l’Un, d’y adhérer parce que c’était la solution magique qui avait toujours fait défaut au Prd pour briguer la magistrature suprême. Aujourd’hui, tous ces discours et moments qui restent encore vivaces dans les mémoires sont ignorés, voire bafoués. On se souvient bien des déclarations du président Houngbédji qui disait tout le temps que les populations ont souhaité partout où il est passé que le Prd, le Psd, la Rb, Force Clé et consorts fassent fi du passé et restent ensemble. Et maintenant…

Au nom de Houngbédji

Ces écarts de comportement du Prd et de son président ne cessent de surprendre maints acteurs politiques. Depuis toujours, le président du Prd a toujours montré sa bonne volonté de respecter ses engagements. Pendant des années, les responsables du parti ont utilisé cette qualité pour séduire la couche juvénile à la quête de repères et de leader politiques. On ne put comprendre combien, au soi de sa carrière politique, le leader des tchoko-tchoko ait pu faire une telle mue, confirmant ainsi les vieilles accusations de ses détracteurs de la Rb qui l’accusaient d’être un politicien lunatique. Au sein du parti, les arguments ne manquent pas pour justifier cette option. A raison, on affirme que l’adhésion à l’Un n’a pas été trop bénéfique pour le président Houngbédji et le parti. Et donc que l’on peut rebrousser chemin si l’on ne sait pas où on va. « On a trop faire la politique des autres, maintenant, on va faire notre propre politique », nous confie un député du parti. L’autre raison avancée, le président du parti étant désormais forclos pour la présidentielle, on n’entend plus briguer la magistrature suprême tout de suite, on peut donc rendre des coups. Selon un analyste politique, « le Prd a trop misé sur la Rb pour l’élection présidentielle et on se demande si ce n’est pas la seule recherche des voix de l’électorat de la Rb qui fonde son attachement à l’Un ».Aujourd’hui, il est difficile de ne pas croire à cela. En effet, à voir les orientations de ce parti, on a l’impression qu’il n’existe que pour satisfaire les ambitions de son président. Le parti avance la tête baisée, comme si son rêve légitime de briguer la magistrature s’est arrêté avec Houngbédji.

 

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