Les affiches « Touche pas à ma constitution » détruites

Les affiches « Touche pas à ma constitution » du groupe « Sursaut Patriotique » postées sur certains panneaux publicitaires, à Cotonou depuis quelques jours, sont déchirées par certains individus. Constat. A moitié ou totalement détruite. C’est l’état dans lequel les affiches « Touche pas à ma constitution » postées depuis quelques jours sur de grands panneaux publicitaires de la ville de Cotonou ont été trouvées hier.

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Sur ces affiches, un enfant en pleure, suivi du message « pardon !!! Touche pas à ma constitution » ou en image, le roi Béhanzin, suivi du même message. Elles sont l’œuvre du groupe «Sursaut Patriotique» qui les a conçues et placées un peu partout dans la ville dans le cadre de sa campagne contre toute révision opportuniste de la constitution béninoise du 11 décembre 1990. Dirigé par l’honorable Janvier Yahouédéou, ce groupe se compose d’anciens députés (6w au total), membres de la 5ème législature.  Initiée par le régime actuel, la révision est conduite dans un processus critiqué par la société civile, l’opposition et même une partie de la mouvance présidentielle. Partie de simples rumeurs,  l’information de leur destruction a été confirmée par des sources concordantes. Une descente de notre équipe de reportage sur le terrain dans l’après midi et le constat est patent. Que ce soit au carrefour Fifadji non loin de la mairie du 9ème arrondissement, au carrefour menant au collège Pythagore à Zogbo ou encore au  carrefour les cheminots en face de la direction générale de Libercom, plus d’affiches «Touche pas à ma constitution». Au carrefour les cheminots, les restes de ces affiches jonchent le sol. Sur les affiches postées peu avant le carrefour menant vers « Radio planète » à Gbégamey, la partie où est mentionné « Touche pas à ma constitution » a été enlevée. De l’autre coté de la ville, à Akpakpa, au carrefour Le Bélier, à Dédokpo, le constat est le même…

L’histoire se répète

Le constat fait hier, rappelle les événements de 2005, à la fin du second quinquennat du Général Mathieu Kérékou, et ce, dans le même contexte de révision de la Constitution. On se rappelle. A l’époque, face à la manœuvre révisionniste de l’ancien président, afin de proroger son mandat, l’Ong Elan, dirigée par, l’actuel ministre de la microfinance, Réckya Madougou, avait initié une campagne «Touche pas ma Constitution». Les affiches de l’Ong Elan avaient connu le même sort que celles de Sursaut Patriotique. Mais la campagne a finalement  contribué dans une certaine mesure à empêcher une révision opportuniste de la loi fondamentale.
Euloge Quenum

La liberté d’opinion en souffrance

C’est le genre de spectacle qui étonne quand on se trouve dans un système démocratique comme le nôtre. Un système démocratique où la liberté d’opinion fait partie des droits fondamentaux des citoyens. Eu égard à l’enjeu de taille que constitue cette révision pour la sauvegarde de la démocratie, il faudra bien que le débat ait lieu. Et pour que ce soit le cas, il faut des anti et de pros révision. Et qu’on souffre que chacun des deux camps utilise les canaux dont il dispose, qu’il juge efficace pour passer son message à l’opinion. Comme pour appliquer cette célèbre citation de Voltaire : « Je ne suis pas d’accord avec ce que tu dis mais je me battrai pour que tu aies le droit de le dire». Dans le cas contraire, on met en souffrance la liberté d’opinion. Et c’est ce que semble faire les auteurs de la destruction des affiches «Touche pas à ma constitution». Prenons garde.
Léonce Gamai

Réaction de Janvier Yahouédéou

Je suis très indigné et déçu par ces actes de vandalisme sur nos affiches ‘’Touche Pas à ma Constitution’’.
En 2005, vers la fin du mandat du président Mathieu Kérékou qui semblait vouloir réviser la constitution, une campagne du genre avait été menée. Quelques affiches ‘’Touche pas ma Constitution’’ avaient été sabotées. Mathieu Kérékou avait respecté la décision du Peuple et personne n’a pu modifier de façon opportuniste sa constitution. En 2005, il s’agissait de quelques affiches et pourtant tout le monde l’avait déploré. Mais aujourd’hui, il ne s’agit pas de quelques affiches. Ce sont plusieurs dizaines d’affiches qui ont été systématiquement et massivement détruites en l’espace d’une nuit.
Nous sommes en démocratie et c’est notre manière de nous exprimer contre la tentative de révision de la constitution du 11 décembre 1990.
Tout compatriote qui a souffert du PRPB et qui a encore souvenance des conditions exceptionnelles dans lesquelles notre constitution a pu naître de la conférence des forces vives de la nation de 1990 doit se sentir indigné. Indigné parceque la décision de réviser cette célèbre constitution devrait faire l’objet d’un consensus national et non d’une révision en catimini qui peut éventuellement aboutir à la naissance d’une nouvelle République.
De toutes les façons, notre Front est prêt à se battre avec toutes les forces vives de la nation pour empêcher celà.

Janvier Yahouédéou

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