Pour créer un incident diplomatique dans le cadre de leur protestation contre le Hcr, des réfugiés congolais affirment avoir enlevé le lundi 23 avril 2012, le drapeau de leur pays qui se trouve dans l’un des halls du ministère des affaires étrangères. Mais à la direction du protocole du ministre on ne croit pas à cette histoire. Pourtant.
Mardi 24 avril 2012. Autour de 14 heures deux réfugiés congolais (République démocratique du Congo) du camp de Kpomassè débarquent à la rédaction de la Nouvelle Tribune avec à la main un drapeau de leur pays. Un drapeau aux bords garnis qu’ils disent avoir enlevé la veille, le lundi vers 11 heures dans un hall du ministère des affaires étrangères en face du bureau du ministre Bako. B. B. E et T. M A. -c’est bien d’eux qu’il s’agit- cet acte a été posé en signe de protestation contre le Haut commissariat pour les réfugiés. « Nous avons fait cela pour porter atteinte à la souveraineté d’un Etat ami du Bénin qui dirige actuellement l’Union africaine. Le Hcr est responsable de tout ce qui nous arrive », déclare le premier. T. M.B., membre de la jeunesse révolutionnaire sous l’ère Mobutu et B. B. E., ancien capitaine de l’armée congolaise sont tous deux des réfugiés politiques résidant au Bénin respectivement depuis 1999 et 2001. Ils réclament, comme tous les 216 réfugiés du camp de Kpomassè, précisent-ils, d’être expatriés dans un pays tiers; le Canada, les Etats-Unis et l’Australie. Ils ont d’ailleurs fait des marches de protestation les 5 décembre 2011 et 16 février 2012 pour exiger gain de cause. Les raisons qu’ils évoquent pour justifier leur demande d’expatriation sont diverses. Dans l’ensemble, ils constatent que le Bénin est un pays pauvre où les réfugiés, notamment politiques souffrent beaucoup. « Au Bénin, nous avons 1000 f pour vivre par jour », déclare E. Ils fustigent donc le manque de sécurité sanitaire, alimentaire etc. B. B. avance lui, des raisons d’intégrité physique. Il explique de faire «depuis des années l’objet d’une persécution.» Il se serait même fait tirer dessus par des individus inconnus. Et c’est fatigué de ne pas pouvoir être pris en compte par le Hcr pour ce qui est de leur demande d’expatriation, que B. B. E., et T. M.B ont posé l’acte du lundi dernier. Et précisent n’avoir pas encore dit leur dernier mot, leur revendication n’étant pas satisfaite.
Incrédulité au ministère des affaires étrangères
Hier, notre équipe de reportage s’est rendue au ministère des affaires étrangères pour savoir la suite donnée à l’acte des deux réfugiés congolais. Effectivement, au 5ème étage de l’immeuble, et non 6ème comme l’on dit les réfugiés congolais, se trouve un ensemble de drapeaux. Mais l’une des barres étaient sans drapeaux. Rencontré dans le hall d’entrée du bâtiment qui abrite le ministère, le Directeur des services juridiques a refusé de se prononcer. « Tu as dit Nouvelle Tribune. Vous les journalistes de la Nouvelle Tribune on ne peut pas vous parler. C’est vous qui sortez les notes diplomatiques sur les gens. Après c’est pour écrire et dire que tu as rencontré le Directeur des affaires juridiques.» A la direction du protocole, on ne croit pas à l’histoire. A cet effet, Payol Yovo, agent à la direction du protocole répond: « il n’y a pas de drapeau enlevé. C’est nous protocoles, qui gérons les drapeaux. Si un avait été enlevé, on s’en serait rendu compte.» Il complète qu’avec le service de sécurité, comment les deux congolais pouvaient avoir accès au Hall du ministère et y enlever un drapeau sans être interceptés. « Les drapeaux bordés, on en vent dans Cotonou et ils peuvent aller en acheter pour vous faire croire qu’ils l’ont pris ici », précise-t-il. Quand le constat de l’absence d’un drapeau dans le hall du ministre lui a été fait, il rétorqua : « souvent on déplace des drapeaux du hall du haut pour celui du bas… »
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