C’est à bâtons rompus que Reckya Madougou reçue ce lundi par notre confrère André Dossa de Canal 3 Bénin dans un entretien télévisé, est intervenue sur les grandes réformes politiques, économiques et sociales engagées par le Gouvernement dans le cadre de la refondation depuis un an. Plat de résistance, le projet de révision de la Constitution…
Elle l’a affirmé d’emblée, le débat sur la révision de la Constitution, « pour le Chef de l’Etat doit être un débat national». Reckya Madougou, ministre chargé de la Microfinance et de l’Emploi des Jeunes et des Femmes en est d’autant plus convaincue a-t-elle dit, qu’elle a déjà à plusieurs occasions entendu l’actuel locataire de la Marina le promouvoir.
Et pour cause! «Le fait déjà en 2007-2008 de commettre un comité d’experts pour proposer des amendements à la loi fondamentale, je veux citer la commission Ahanhanzo et le fait qu’en ce moment un autre comité d’experts constitué lui aussi d’éminents juristes et personnalités de diverses obédiences politiques travaille également sur d’autres aspects perfectibles de la Constitution participent de cette détermination du Chef de l’Etat à procéder par une démarche participative… », a-t-elle affirmé dans le cadre de la révision de la Constitution.
C’est en cela que Reckya Madougou pour qui, le débat sur l’opportunité ou non de la révision de la Constitution ne devrait plus se faire eu égard à l’unanimité qui déjà au lendemain du combat qu’elle a naguère mené contre une révision opportuniste de la révision en était convenue, pense que Boni Yayi devrait lui-même se sentir peu à l’aise face à la démarche par laquelle sa majorité au parlement a engagé dernièrement ce processus.
Reckya Madougou, elle, bien que approuvant, la nécessité de réviser la Constitution en bien d’aspects, réprouve cette démarche qui, en plus d’avoir péché de n’avoir pas associé toutes les forces vives de la Nation, a même, à en croire ses déclarations, exclut plusieurs autres députés de la mouvance qui se plaindraient de n’avoir pas été au même niveau d’information que d’autres. «Ce procédé», a plusieurs fois répété l’invitée de notre confrère André Dossa, «est aux antipodes de la démarche concertée et de large consultation qu’a toujours prônée le Chef de l’Etat». Car, a-t-elle indiqué, «s’il y a une suspicion aujourd’hui, elle est née de cette démarche».
La nécessité d’une large concertation!
Ainsi, contrairement à l’époque de son combat contre la révision de la Constitution dont le «contexte n’est pas le même aujourd’hui», clarifie-t-elle, Reckya Madougou, évoque deux exemples de raisons fondamentales pour lesquelles il faut un jour réviser la Constitution. Il s’agit de l’affermissement de la lutte contre la corruption et de l’effectivité de l’égal accès des hommes et des femmes aux postes de responsabilités et électifs en République du Bénin. Il y a plusieurs autres raisons selon l’invitée et chaque béninois en a qui le préoccupent.
Alors, tout processus de révision de la Constitution, «doit impérativement s’inscrire dans une démarche de large concertation», a-t-elle préconisé pour d’une part éviter les suspicions et d’autre part permettre la prise en compte des attentes de toutes les forces vives de la Nation.
Ainsi, elle encourage ses anciens camarades de la Société civile qui, assure-t-elle, «sont dans leur rôle de vigie citoyenne et je les félicite car ils ont fait des propositions». Elle recommande fortement à la majorité parlementaire d’ouvrir davantage le processus à tous les acteurs avisés puis elle suggère aux autres entités de faire comme la société civile en menant le débat plutôt sur le fonds des aspects perfectibles de la loi fondamentale.
Le débat s’est bien évidemment étendu sur les réformes économiques et sociales telles le programme de vérification interne, la consolidation du dialogue social, la poursuite et l’amélioration en permanence des interventions du Ministère chargé de la Microfinance et de l’Emploi des Jeunes et des Femmes sur lesquelles nous reviendrons pour vous.
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